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Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 14:05
par Dahey
Promptement Hugo avait opéré la vérification d'usage de son équipement, rituel un millier de fois répété. Radio individuelle réglée sur le canal sécurisé émettant pour l'instant un bruit blanc, le bref grésillement du bouclier personnel qu'on allumait et éteignait, seule la nouvelle lame lykéenne dont on l'avait armé avait glissé en silence dans son écrin. Il avait accueilli l'annonce et les mises en garde sans trahir la moindre émotion. Les seuls signes qui avaient pu montrer qu'il avait compris la situation avaient été ceux de cette mise en action réglée comme du papier à musique.

Des regards empressés. Le ballet de ses pupilles, rondes, semble rappeler celui des abeilles, elles s'écartent, observent et reviennent au centre, nerveusement, alors qu'il arpente le rez de chaussée du palais. Sur sa cuisse gauche les plis de son suirikirei se défont et se refont sans un frottement feutré alors que son pas mesuré l’amène vers le petit salon.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 14:51
par [LOUPS] Maître du Jeu
À l'entrée du petit salon, Hugo aperçoit Sélune et Caelum filer devant lui en riant, se précipitant vers les jardins. Helios les suit de près, grommelant pour qu'ils l'attendent. Salistra et quelques gardes ferment la marche, veillant sur les enfants alors qu'ils sortent. La diplomate semble soucieuse. En passant, Caelum adresse à Hugo un salut enjoué, avec l'enthousiasme innocent des enfants qui reconnaissent un visage familier dans la foule. Leur passage dérange à peine une femme vêtue d'une robe violette à la coupe discutable – ou peut-être simplement mal ajustée – qui, impassible, se repoudre lourdement le nez, le visage si plâtré de maquillage qu'il semble presque sculpté.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 15:05
par Comète
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 03 sept. 2024, 22:23 “Merci, Docteur, c'est... très intéressant, vraiment. Vous avez raison, c'est important de comprendre tout ça.” Il jette un coup d'œil rapide vers Sélune, visiblement de plus en plus distrait. “Mais je pense que je devrais... enfin, Sélune vient d'arriver, et je pense que je devrais aller la voir avant qu'elle... euh... parte.”

Il se redresse maladroitement, ajuste ses vêtements avec une touche d'exagération enfantine, puis ajoute avec une tentative de dignité adulte :

“Je vous remercie encore pour la conversation.” Et sans attendre de réponse, il s'éclipse rapidement vers sa copine, son pas trahissant son enthousiasme à l'idée de s'échapper.
Le planétologiste se contente d'un hochement et laisse partir le jeune Caelum en direction de sa fille Sélune, qui vient effectivement d'arriver en compagnie de sa nourrice Minerva et de son petit frère Hélios. Pendant un instant, il repense au monologue analytique qu'il venait de dérouler à ce pauvre garçon de dix ans, dont les préoccupations sont sûrement beaucoup moins impliquées. Parfois, Keith Carlyle peut avoir tendance à s'écouter parler. Son intellect génère un nombre d'idées et de pensées qu'il a du mal à structurer dans son esprit. Il devient donc important pour lui de les verbaliser en un exposé clair et ordonné.

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Quand il reprend ses esprits, le Docteur Carlyle ne manque pas de saluer d'une inclinaison de la tête ses deux enfants et de leur adresser un sourire paternel et affectueux. Il s'apprête à se déplacer en direction du buffet lorsque la musique jouée par les artistes prend fin et que le chambellan annonce le Comte Dorian Varykino et son épouse Dame Althea. Respectueux et attentif, le scientifique se stoppe dans son élan et prend le temps d'écouter le discours donné par le seigneur de la Maison Varykino. Comme beaucoup d'autres, il offre un tonnerre d'applaudissements en guise de réponse.

Keith abandonne finalement l'idée du buffet et observe scrupuleusement la salle, cherchant peut-être une âme avec laquelle échanger quelques courtoisies, voir même des idées savantes et aventureuses. Les festivités ont gagné en rythme et l'homme a du mal à discerner les jeux complexes qui prennent place ici. Dans un laboratoire il est le maître, mais ici, il cherche surtout à ne pas faire partie de la ripaille. Il change de verre à la volée au passage d'un énième servant, le portant de sa senestre, comme sa femme le lui a toujours appris. Il prend une grande inspiration, tentant de ne pas laisser son esprit divaguer.

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[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 04 sept. 2024, 10:44
Salistra, toujours attentive, semble aussi percevoir quelque chose d'inhabituel. Son instinct affûté de Bene Gesserit l'alerte sous doute également, et elle interrompt poliment sa conversation avec le couple Nyrion. S'approchant de Keith avec une grâce calculée, elle pose doucement sa main sur son bras, ses yeux révélant une intention cachée derrière son sourire aimable.

« Mon cher, je pensais emmener les enfants explorer les jardins. Seriez-vous assez aimable pour rester ici et me tenir informée des événements de cette charmante soirée ? »

La subtilité de son ton ne laisse aucun doute : elle souhaite éloigner les enfants.
Le Docteur Carlyle, dans le rôle du parfait époux qu'il joue consciencieusement, s'illumine à l'arrivée de son épouse Bene Gesserit. Il ne manque pas lui-même d'avancer de quelques pas pour la rejoindre. C'est un jeu qu'il est prêt à assumer pour honorer sa femme Dame Salistra et lui permettre d'exceller dans sa fonction. Il devine rapidement le véritable sujet de cette intervention et lui répond, radieux :

« Assurément, ma douce. Ce sera comme si vous y étiez, vous pouvez compter sur moi. Profitez bien de cette promenade, nos enfants sauront apprécier cet instant de quiétude en votre précieuse compagnie. »

Keith accorde un baisemain à sa conjointe et la laisse rejoindre leur progéniture. Il comprend alors que quelque chose ne tourne pas rond mais là n'est pas son domaine de prédilection. Ne sâchant pas trop quoi faire pour se rendre utiles aux siens, il se contente de se poster en observateur. D'un pas élégant et maîtrisé, il rejoint l'immense et magnifique baie vitrée présente au fond de la salle du banquet. Il se place face à la foule, d'un air détaché, dodelinant de la tête au rythme de la musique donnée. Le dos couvert par un mur de glace et la main dominante libre de tout mouvement, les yeux glissants à travers la pièce et les nombreuses âmes qui s'y animent, le Docteur Carlyle applique les plus simples rudiments inculqués par sa promise et patiente, légèrement nerveux.

~~

Même s'il n'est pas dans son « habitat naturel », le scientifique se sent impliqué dans les affaires de la maisonnée de la Marquise Kaeda. Il est très alarmé par le fait que Salistra ait dû emmener leurs enfants dehors ainsi que le petit et bien plus important Caelum Lycaeus. Il se dit que ce qui se trame ici bas pourrait bien menacer la vie de quelqu'un du giron Lycaeus. Il s'enquière donc d'entendre ou de percevoir quelque chose qui pourrait le mettre sur la voie.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 15:32
par Encres Nomades
Le Temps semble suspendu, chaque seconde perchée sur les notes sereines qui s’échappent du bavardage mélodieux des instruments. Le trouble songeur dont Siltaar fait brièvement l’objet de la part de l’autochtone au teint de cuivre ne provoque aucun émoi sur son faciès irrémédiablement tourné vers l’estrade. La musique soudain interrompt ses arpèges précieux pour laisser la place au timbre vivace du Chambellan annonçant l’entrée du Comte Varykino et de son épouse Althea. Un applaudissement discret de ses pâles arachnides sert d’épilogue courtois au discours chaleureux et empreint d’espoir de leur hôte.

L’intrusion des tonalités joviales et familières de la diplomate en herbe qu’est Athis interfère passablement dans le cours alambiqué de ses pensées éparpillées vers quelque autre point de l’Univers, cependant qu’un bref écart de sa tête, dans le prolongement d’une nuque gracile à peine sollicitée, lui fait entrevoir la présence, non loin, de ce trio récemment formé. Son regard glisse, paresseux, sur les physionomies hétéroclites de ces êtres occupés à deviser, s’arrête à peine sur celle, impressionnante, du Colosse d’airain… Avant qu’un mouvement dans la foule, jugé impromptu, ne captive sa mire troublée d’une dilatation de pupille. Aussitôt la silhouette de l’Héritière Orla Lycaeus s’invite dans le paysage de sa quête visuelle, ses paupières s’étrécissant autour de ses prunelles d’opale dont la focale s’ajuste pour capter le message que la Noble lui transmet, et en traduire la teneur impérieuse.

À peine un hochement de tête pour signifier son entendement que Siltaar s’écarte du buffet, flirtant de ses jeux de hanches efficaces avec ces colonnes de chair et de sang pour retrouver, statufié dans un coin de la grand’ salle, le misérable serviteur assigné à la garde de son inestimable instrument. Sans précipitation aucune s’empare-t-elle de son bien. Rebroussant chemin vers l’estrade où les musiciens s’attardent à accorder derechef leurs instruments avant que leur chef d’orchestre ne lance son dévolu sur la prochaine partition, la Dame de compagnie s’y élève d’un bond agile.

Vous permettez-… ?

Une demande qui, dans le ton de sa voix aux prosodies éraflées, a presque valeur d’ordre. Le chef d’orchestre hésite, jette un coup d’œil vers les convives comme pour y chercher une forme de soutien, voire de protestation, avant qu’un soupir résigné ne le pousse à céder face à cette requête inattendue. D’un vague geste crispé d'une main armée de sa baguette, il désigne à l’Intruse une place près de son pupitre. Siltaar s’y installe, s’agenouillant face à l’assemblée absorbée par l’échange de mondanités. Éclats de rire, gloussements amusés, chuchotements discrets teintent son horizon sonore de parasites désagréables. Calant le cordophone de bois blanc sur le réceptacle de ses cuisses fuselées, le chevillier à l’angle ouvert pressé contre son épaule droite, elle en tire les prémices de sons hésitants, plaintifs, testant leur portée entre les hauts murs de la vaste pièce par des pincements aléatoires. L’énorme plectre surgit alors au creux de sa senestre et s’attaque aux cordes en une cajolerie maîtrisée, dont il extirpe une sonorité distincte, à la dimension musicale aussi originale qu’intense, créant une sorte d’atmosphère méditative, sacrée. Presque mystique.

Front penché en avant, la tempe gauche harcelée de ce tortillon charbonneux revenu à la charge, Siltaar n’en demeure pas moins concentrée sur ce qui semble se jouer, là, sous ses regards obliques qu’elle jette par en-dessous. L’œil s’évade, revient, se cache sous le vantail de sa paupière, refait surface, s’incruste dans la prunelle du spectateur pour s’échapper encore. À la fois joueur et réservé.

La mutique et discrète Musicienne, ainsi aux ordres d’Orla, offre le talentueux de son art musical dont les notes semblent conférer une mélodie spécifique aux récits narratifs, empreints de mélancolie, de nostalgie ou de tragédie, selon ce que la voix du Biwa insuffle dans les âmes et les cœurs du public.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 16:41
par Malheur
Interrompu par le discours du Comte Dorian, écouté avec grande attention, ce dernier s'apprêtait à répondre à Kaito tandis qu'il fut empêché une seconde fois, par l'arrivée d'Eireine. Là où il se serait certainement attendu à voir l'objet de la conversation détourné, il fut tout bonnement avorté et Kaito s'en étonna. Il haussa un sourcil interrogateur à l'attention de son épouse qui, déjà, l'invitait à danser. Seconde surprise tant l'activité paraissait quelque peu prématurée. Il s'y conforma toutefois de bonne grâce ; fut-ce pour lui faire plaisir ou sous l'intuition d'un pressentiment ? Il ne donna en tout cas aucune raison de douter d'une initiative des plus naturelles pour le couple.

Les premiers pas trahissaient les corps encore engoncés dans le formalisme des premiers instants d'une réception de cette nature. Mais la maîtrise naturelle de l'un et l'autre rendit rapidement leurs pas plus fluides et légers. Kaito adressa ici et là un sourire en croisant le regard de quelques convives qu'il n'avait pas encore eu le temps de saluer. Les premiers mots de son épouse vinrent chercher son regard pour se focaliser sur elle. Son attention captée, il pesait les mots qu'elle lui murmurait presque.

Leur danse se poursuivait sans qu'aucun des deux ne montra rien de la nature inquiétante de la mise en garde qu'Eireine faisait à son époux. Pas davantage que les mots qu'elle ajouta rapidement. Il la retenait délicatement de ses mains avec un respect et une bienveillance tous deux évidents.

Kaito profitant des rondes que leurs pas leur faisaient faire, promena sans bouger sa tête, son regard sur les invités. Il le reporta sur sa cavalière sans précipitation.

- « Pourriez-vous m'en dire un peu plus ? Qu'est-ce qui a attiré votre attention ? »

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 18:13
par Anthinéa
Pour l’immense majorité des invités, elle n’était personne, ce qui lui donnait pourtant une liberté d’action très relative.

Outre le personnel de la maison Varykino qui faisait exactement la même chose qu’elle, la totalité ou presque des invités jouaient les espions et les profiler, guettant le moindre détail inhabituel, une démarche un peu difficile, un ventre légèrement plus arrondi, ou des regards froids entre des parents ou amis supposés, tout était information, tout le monde épiait tout le monde sans en avoir l’air dans un gigantesque panier de crabes doré.
Elle était arrivée avec les serviteurs accompagnant le maitre pâtissier, Iman Kand, et elle ne ménageait pas ses efforts. Pour tous les invités tout n’était que luxe et fourberie feutrée, un calme cosy reposant, mais dans les coulisses, c’était une tout autre histoire. C’était une véritable fourmilière ou l’efficacité comptait plus que l’étiquette pesante de la grande salle. Pendant que les grands de la maison profitait de la réception, elle courrait littéralement partout.
Mais elle avait une toute autre mission à remplir ce soir.

Elle quitta les cuisines au bon moment. L’arrivée du comte Dorian Varykino était annoncée. Elle se hâta pour ne pas manquer son discours, à la lisière de la réception, dans la pénombre, la ou le personnel patientait en attente d’un signe d’un des invités pour remplir une coupe, ou satisfaire le moindre caprice.
Ecoutant le discours avec attention, ses yeux vifs allaient surtout d’un convive à l’autre, observant les réactions de chacun à l’éloquence de leur hôte.

C’est alors qu’elle remarqua le manège subtil de dame Orla Lycaeus.

Elle allait s’attarder un peu dans la salle, quelque chose se tramait. La plupart des gens étaient à l'écoute du discours, elle focalisa son attention sur ceux qui ne l'étaient pas.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 18:19
par Pactole
D'un simple regard suivi d'un simple geste, Imann avait parfaitement compris l'héritière.

Les sens en alerte, il passa au crible les personnes présentes, tentant de percevoir dans leurs gestes ou dans leurs regards ne serait-ce que l'ébauche d'une intention coupable.

Il longea le buffet, cherchant dans les mets une quelconque anomalie avant de tourner les talons vers la sortie.

Comme à son habitude, Imann se déplaçait avec la discrétion d'un chat en maraude. A pas de velours, il sillonna les couloirs et les escaliers jusqu'aux cuisines. Sur l'intégralité du trajet, il avait observé les personnes croisées. Du noble égaré au domestique en labeur, il notait les présences, calculait le danger représenté.

Une fois aux cuisines, il prit le temps nécessaire à jauger la température. L'ambiance s'était détendue, la plus part des plats étaient sorties, ne restait qu'à assembler et réapprovisionner les plateaux. Seuls les plongeurs avaient le nez dans le bouillon.

Imann se rapprocha des cuisiniers. « Et bien messieurs, le gratin se régale du buffet ! Je n'entends que des éloges. D'ailleurs, je n'ai pas eu le temps de m’intéresser à vos propositions et maintenant la curiosité me pousse, puis-je goûter ? »

Tout cuisinier aime montrer ses réalisations, ceux de la maison Varykino ne faisaient pas exception.

Imann se mit alors à sentir puis goûter chaque préparation. Il écoutait les explications et ne manquait pas de faire quelques compliments, flattant l'égo des cuisiniers.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 18:26
par Karasu
(Orla) ... tourne vers Soren, et murmure en silence, ses lèvres dessinant les mots :

“Quelque chose ne va pas.”
La phrase de l'héritière n'appelle pas de commentaire. Elle n'appelle pas de réflexion ou d'hésitation. Elle n'implique que de faire son devoir. Soren plante ses yeux noisettes dans ceux d'un bleu scintillant d'Orla et il hoche presque imperceptiblement la tête d'un geste sec et déterminé. A peine a-t-elle commencé à se détourner que le colosse se met à organiser les choses dans sa tête, parcourant la pièce mécaniquement avec des yeux la couvrant sous tout les angles tandis que ses mains courent rapidement parmi ses poches, l'intérieur de sa veste et de ses manches, le bas de ses jambes comme par réflexe, dans un mouvement rapide, fluide et précis. Peut-être cherche-t-il quelque chose ? En tout cas, le résultat semble le satisfaire ou, à tout le moins, ne pas lui déplaire car il se met en mouvement d'un pas vigoureux. Il ne s'est pas écoulé plus que quelques secondes depuis l'ordre de la petite marquise.

Il commence à parcourir la grande salle de réception avec détermination. Il n'est ni brusque ni affolé mais il va là où il a décidé d'aller et n'a visiblement pas l'intention d'être contrarié. Ses "Pardon" et ses "Excusez-moi" semblent effectivement de pure forme quand il pousse ou déplace un convive d'un revers de main. Ferme mais poli ... mais ferme.

Soren inspecte méthodiquement tout ce qui a pu échapper à son regard depuis son arrivée : dessous des tables et autres meubles, arrière des rideaux ou des piliers, zones cachées derrières les portes ou huisseries, bouches d'aération. Il n'hésite pas à mettre à contribution l'argenterie de la Maison Varykino pour percer un gâteau trop gros qui pourrait receler un objet dissimulé, s'assurer que rien n'est caché dans un bouquet ou dans un contenant opaque ...

Passant d'une zone à l'autre, il détaille les gens présents, convives comme personnel de service, cherchant ceux qui pourraient avoir une attitude suspecte, tenter de se dissimuler ou de dissimuler quelque chose, de se regrouper hors des vues ... Bref tout ce qui pourrait susciter sa méfiance.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 20:34
par [LOUPS] Maître du Jeu
Encres Nomades a écrit : 04 sept. 2024, 15:32
Calant le cordophone de bois blanc sur le réceptacle de ses cuisses fuselées, le chevillier à l’angle ouvert pressé contre son épaule droite, elle en tire les prémices de sons hésitants, plaintifs, testant leur portée entre les hauts murs de la vaste pièce par des pincements aléatoires. L’énorme plectre surgit alors au creux de sa senestre et s’attaque aux cordes en une cajolerie maîtrisée, dont il extirpe une sonorité distincte, à la dimension musicale aussi originale qu’intense, créant une sorte d’atmosphère méditative, sacrée. Presque mystique.

Front penché en avant, la tempe gauche harcelée de ce tortillon charbonneux revenu à la charge, Siltaar n’en demeure pas moins concentrée sur ce qui semble se jouer, là, sous ses regards obliques qu’elle jette par en-dessous. L’œil s’évade, revient, se cache sous le vantail de sa paupière, refait surface, s’incruste dans la prunelle du spectateur pour s’échapper encore. À la fois joueur et réservé.

La mutique et discrète Musicienne, ainsi aux ordres d’Orla, offre le talentueux de son art musical dont les notes semblent conférer une mélodie spécifique aux récits narratifs, empreints de mélancolie, de nostalgie ou de tragédie, selon ce que la voix du Biwa insuffle dans les âmes et les cœurs du public.
Lorsque Siltaar commence à jouer, les premiers sons hésitants résonnent doucement, presque timides, se frayant un chemin à travers les rires et chuchotements mondains. Au début, l’attention de la foule reste dispersée, accrochée aux conversations légères et aux échanges feutrés. Quelques invités, pris dans leurs intrigues personnelles, n’accordent à la musicienne qu’un regard distrait. Mais à mesure que les notes s'intensifient et que la mélodie gagne en profondeur, une atmosphère plus solennelle s’installe. Le plectre, fermement maîtrisé, extirpe de l’instrument des sons puissants, presque envoûtants, qui semblent soudainement remplir l’espace, rendant les rires et murmures incongrus, presque déplacés. Peu à peu, la musique capte l’attention, imposant un respect silencieux à ceux qui continuent à bavarder, leurs voix se tarissant d'elles-mêmes face à la solennité qui s'empare de la pièce.

Les regards se tournent lentement vers Siltaar. Certains invités, fascinés, cessent de parler pour écouter plus attentivement cette mélodie étrange, empreinte de nostalgie et de mystère. Les conversations se font rares, remplacées par un silence méditatif, et même ceux qui prétendaient ne pas être intéressés sont pris dans l’atmosphère mystique que la musicienne tisse avec chaque note. Quelques convives, plus sensibles à l’art, ferment les yeux pour mieux savourer la profondeur de la musique, tandis que d'autres, plus réticents, observent avec curiosité, comme si la performance révélait des émotions enfouies qu’ils n'avaient pas prévues. La salle semble se transformer, enveloppée dans cette mélodie qui, l’espace d’un moment, suspend le temps.

La musicienne offre aux siens une diversion idéale, permettant aux membres des Lycaeus de se placer et se déplacer à leur guise.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 04 sept. 2024, 20:36
par [LOUPS] Maître du Jeu
Comète a écrit : 04 sept. 2024, 15:05
Même s'il n'est pas dans son « habitat naturel », le scientifique se sent impliqué dans les affaires de la maisonnée de la Marquise Kaeda. Il est très alarmé par le fait que Salistra ait dû emmener leurs enfants dehors ainsi que le petit et bien plus important Caelum Lycaeus. Il se dit que ce qui se trame ici bas pourrait bien menacer la vie de quelqu'un du giron Lycaeus. Il s'enquière donc d'entendre ou de percevoir quelque chose qui pourrait le mettre sur la voie.
Dans l’agitation mondaine qui s’étend au-delà de la scène qu’a commencé à déployer Siltaar avec son instrument, Keith peut entendre des bribes de conversation, certaines anodines, d'autres dissimulant des vérités plus troublantes sous le vernis des plaisanteries. Le concert envoûtant de Siltaar capte l'attention de la majorité des invités, leur silence amplifiant le moindre murmure ou chuchotement qui parvient à s’échapper.

Au détour d'un groupe de nobles, une phrase anodine attire son attention :
"J’ai entendu dire que la petite fête dans les jardins est bien plus discrète... mais ce n’est pas le lieu où l’on parle seulement d’affaires d’alliance," un rire étouffé accompagne ces mots, laissant sous-entendre que certains échanges en coulisse pourraient être bien plus intrigants qu’il n’y paraît.

Parmi les murmures soigneusement masqués sous un vernis de politesse, quelques phrases se détachent, teintées d'une certaine acidité.

"Avez-vous vu Dame Cecili ?! … Avec tout ce maquillage, on dirait qu’elle a sculpté son visage à la truelle," Une dame éclate d’un rire feutré, lissant le pli de sa robe comme si elle dissimulait une confidence dangereuse. ""Franchement, à ce stade, on peut à peine la reconnaître."

Non loin, un homme chuchote à son voisin tout en désignant discrètement un bourgeois à l'allure fière : "Ce bon vieux Arnold… Toujours à abuser de chirurgie. Je jurerais qu'il a même changé de mâchoire, tiens. Un visage aussi lisse, on croirait presque que ce n'est plus lui."

Tout est fait dans les formes : de fausses courbettes, des compliments empoisonnés et des regards appuyés.