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Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 02 sept. 2024, 16:47
par Yiajmhat
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 02 sept. 2024, 11:16
La Marquise Kaeda Lycaeus et sa cour font leur entrée dans la salle de réception, Kaeda et Orla, aussi fascinantes que redoutables, arborant leurs somptueux kuraïmoirés aux couleurs de la Maison. Conformément à l'étiquette, elles commencent par rendre hommage à Nicoló Varykino (Lien), héritier de la Maison, qui se charge d'accueillir les invités en l'absence de ses parents. Nicoló semble vouloir prolonger sa conversation avec Orla, mais il est rapidement rappelé à ses obligations. Les observateurs attentifs ne manqueront pas de reconnaître Lukas (Lien), le cadet, engagé dans quelques discussions politiques, et Erik (Lien), le benjamin, visiblement ennuyé près du buffet, préférant sans doute un autre genre de festivités.
Le carrousel aristocratique se met en branle à mesure que le cortège du marquisat lykéen se tarit. Peu au fait des différentes factions vassales de la maison Varykino, Zak'm se contente d'en repérer les teintes à valeur héraldique et de les regrouper dans son champ de vision en groupuscules plus ou moins bien formés. Cette vision des relations nobiliaires lui donne tout juste assez de clarté jusqu'à ce que tous s'éclatent au quatre vents, sollicités par leurs obligations d'hôte ou bien par d'autres plans autrement plus subtils. Cette appétence pour la politique, le basané n'en présentait pas la moindre fibre. Ses années passées à représenter son académie — ostentatoirement adversaire de Ginaz — sur une planète à visée politique ne s'accompagnait que du plaisir de fleureter avec de belles créatures étrangères. Il lui importait peu les manigances et encore moins de comprendre le relationnel de ce gratin un peu plus brûlé par endroits.

Le pas volontaire, Zak'm s'avance jusqu'à côtoyer Erik sans même le reconnaître au premier abord, attiré comme un parasite par l'aura d'ennui consommé que le benjamin Varykino présente. L'étranger lorgne le repas avec un léger regain d'appétit maintenant que le roulis de son estomac tend à s'apaiser puis porte ses lèvres au rebord de cette coupe réchauffée entre ses doigts depuis qu'un serviteur la lui a fichée entre les pattes. Il hume discrètement et avec prudence la fragrance entêtante de sa boisson dans laquelle il trempe brièvement ses lèvres afin d'en pincer une gorgée méthodique tandis que ses prunelles balayent le contingent de convives jusqu'à repérer Nicoló dont les traits lui apparaissent drôlement familiers. Le picotement désagréable du champagne pousse l'homme du désert à écarter la flûte avec distinction, le noviciat de son palais le rappelant à l'ordre. Alors il lorgne son voisinage, notable par sa ressemblance d'avec ce représentant dont il avait aperçu l'allure auprès d'Orla Lycaeus et sa suite.

Je me réjouis de constater que l'appétence des festivités diplomatiques n'a pas été distillée à parts égales à travers le Monde Connu.

S'il faisait erreur sur la personne ou leur potentiel lien de parenté, ce qui ne l'aurait guère surpris au regard de tous ces visages pâlots qu'il ne manque pas de confondre parfois, il se gardait d'une politesse exagérée en lui préférant un humour pince-sans-rire qui ferait ou non mouche. Que risquait-il véritablement si ce n'était un méprisant regard de biais ? Si d'aventure son las confrère lui adressait son attention, Zak'm hisserait subtilement sa coupe en une sobre salutation. Tâchant de ne pas paraître antipathique, le basané peinait néanmoins à ne pas revêtir l'allure d'un militaire de haut rang malgré un costume sans médaille, une main vissée sous son échine tandis que l'autre faisait office de porte-gobelet.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 02 sept. 2024, 17:41
par Athis
— Oh non, pas encore, pas maintenant... La jeune diplomate commença à se masser les tempes tout en prenant place sur son grand lit aux mille soies bleutées. Les jambes croisées en tailleur, Athis se mit à plisser ses yeux noisette en amande, comme prise de violents maux de tête. Alors que sa respiration se faisait un peu plus rapide, elle murmurait des mots inintelligibles à vitesse lumière entre ses lèvres.
C'était la veille du départ pour Moenia, dans le domaine de la famille Varykino. Tout se présentait pour le mieux ! Elle aimait beaucoup les charmes de la planète d'accueil et se sentait en paix avec la famille du comte Dorian Varykino, malgré les affres et les incertitudes du monde diplomatique. Alors pourquoi cette "plongée" en cet instant ? Son visage était le reflet de ses pensées en cet instant, tourmenté. Heureusement, avec les années, elle avait appris à vivre avec ces "crises", qu'elle gardait secrètes. Toutes n'étaient pas cohérentes, mais parfois, elles lui permettaient de dénouer des situations difficiles. Surtout, elle voulait paraître toujours parfaite, en toute occasion, et mettait tout en œuvre pour y parvenir. Ses jardins secrets étaient bien plus tabous que les plus grands secrets de l'univers, se disait-elle, et son sourire, son voile protecteur.

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Le grand jour était venu, enfin ! Dans le sillage des grands de sa famille, la jeune femme avançait non loin d'Orla, dont elle était dame de compagnie, le port altier, souriant à peine. Elle gardait une nervosité inhabituelle, que peu pouvaient entrevoir. Sûrement pas le petit Caelum, qui lui prenait parfois la main. Le petit trouvait dans les yeux d'Athis amour et réconfort, en toute situation. En revanche, les échanges de regard silencieux avec Osian Oryndel, son véritable mentor, étaient sans nul doute transparents sur son état d'inconfort latent. Elle regrettait son armure et son épée, ayant en cette occasion troqué ses atours combattifs pour une tenue plus conforme au monde diplomatique. Le bleu restait de mise dans toutes ses tenues, et à son cou, son éternel collier perlé de lapis-lazuli. Athis était fascinée par la beauté de la salle de réception, chef-d'œuvre d'architecture et de design. Elle appréciait les bonnes et belles choses à leur juste valeur. Mais elle ne se trouvait guère d'appétit malgré le buffet somptueux qui les attendait. Elle y reconnut certaines des spécialités d'Imann, ce qui dessina sur sa frimousse un bref sourire un peu plus large. Oui, la meilleure maison de l'univers était la sienne et cela comprenait la grande cuisine ! Un petit mouvement affirmatif de la tête en apercevant Hugo, comme pour lui faire un signe amical et complice, puis elle s'avança encore, détaillant les convives.

Quand vint son tour, Athis, gracieuse, s'inclina légèrement devant Nicolo Varykino, qu'elle trouvait irrémédiablement "beau gosse", avant de le voir disparaître bien vite. Peu après, en croisant le regard inquisiteur de Bruhilda sur le ventre d'Orla, elle redressa à peine son menton en arquant un sourcil à son attention, avec un sourire "innocent" comme si elle n'avait rien remarqué... Puis elle détourna les yeux, cherchant peut-être la présence du Duc Lorenzo D'Auria. La présence de la maison d'Auria alourdissait considérablement l'aura de l'immense salle de réception et Athis, à l'instar de tous les membres de sa famille, gardait ses sens en éveil. Pas un mot n'avait encore franchi la barrière de ses lèvres charnues.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 02 sept. 2024, 18:44
par Comète
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 02 sept. 2024, 11:16 Même s'il résiste un peu plus longtemps que son grand-père, Caelum finit lui aussi par se lasser des discussions interminables des adultes. Son visage s'éclaire soudain lorsqu'il aperçoit le Docteur Carlyle accompagné de son épouse Salistra. Cette dernière s'est brièvement éclipsée pour aller saluer le couple Nyrion (Lien). Sur Lykos, nul n'ignore l'animosité notoire qui règne entre la famille Nyrion et la Maison Lycaeus. Le comte Thaddeus, fervent dévot, a toujours reproché à la famille de Kaeda son obsession pour le kanly. Son union avec la comtesse Elara n'a fait qu'exacerber les tensions. Ravissante et tout aussi pieuse que son époux, Elara est impliquée dans plusieurs œuvres caritatives et jouit d'une grande influence. Elle semble d'ailleurs avoir fait de sa mission personnelle la dénonciation des méthodes singulières employées par la Maison Lycaeus. Pourtant, une seule chose semble atténuer cette froideur ces derniers temps : le ventre arrondi d'Elara, annonciateur de l'arrivée de leur premier enfant. Les diplomates et politiciens de Lykos ne manquent pas de se plier au protocole des félicitations, une rare opportunité d'apaiser, ne serait-ce qu'un instant, les tensions entre les deux familles.

Évidemment, du haut de ses dix ans, Caelum ne se préoccupe guère des tensions politiques qui entourent les adultes. Après une révérence impeccable pour un enfant de son âge, il lève son visage parsemé de taches de rousseur vers le Docteur Carlyle. 

Bonsoir, docteur. Est-ce que Sélune est aussi venue ce soir ?" demande-t-il avec une curiosité innocente et sincère, visiblement bien plus intéressé par la présence de sa jeune amie que par les affaires complexes qui agitent la soirée.
Keith détache son esprit des mélodies jouées par les musiciens donnant spectacle à la réception et observe avec admiration la noble révérence du fils de l'héritière de la Maison Lycaeus. Tout en maintenant l'équilibre de la boisson présente dans son verre à pied, le Docteur Carlyle rend à l'enfant sa marque de respect, s'inclinant bien bas et avec déférence. Il esquisse ce sourire malicieux qui lui est propre et prend la parole d'une voix infiniment bienveillante quoiqu'un peu ferme, comme à son habitude.

« Bonsoir, messire Caelum. Oui, Sélune fait partie des nôtres ce soir. Vous avez beaucoup de chance, j'ai pris au dernier instant la décision de lui faire faire le voyage à elle et à son petit frère, Hélios. Ils ne font pas partie du cortège de votre aïeule, mais ils ne devraient pas tarder à arriver en compagnie de notre gouvernante Minerva. Souhaitez-vous attendre la venue ma fille à mes côtés messire Caelum ? Je suis persuadé que cela lui ferait grandement plaisir. Et j'imagine que toutes ces grandes discussions compliquées et sournoises de grandes personnes ne vous enchantent guère. »

Le scientifique a toujours pour habitude de s'exprimer de façon claire et raisonnée, afin d'exposer tous les détails mûris par son esprit à ses interlocuteurs, qu'ils soient adultes ou enfants. C'est pour lui une manière de s'assurer qu'on le comprend mais aussi une façon pour lui de montrer la qualité de l'attention et du respect qu'il porte à la personne concernée. Dans le cas présent, même s'il n'a que dix ans, Caelum est le fils unique de l'héritière de la Maison Lycaeus, le petit-fils de la Marquise Kaeda. Cette dernière ayant offert tous les honneurs au Docteur Carlyle en l'engageant à son service et en faisant de lui un savant renommé, celui-ci lui porte une reconnaissance au-delà de toute mesure. Cela s'étend évidemment aux membres de sa famille et à la plupart de ses gens.

Bien sûr, outre le respect dont il lui fait preuve, Keith aime beaucoup le jeune Caelum, qu'il trouve remarquable par sa curiosité et son intelligence malgré son jeune âge. Il continue alors, heureux de converser avec le jeune garçon et d'éviter les méandres des jeux de pouvoir :

« Vous avez encore grandi, n'est-ce pas messire Caelum ? Vous aurez bientôt la carrure vigoureuse, de quoi intimider vos plus courageux adversaires. » Il marque une pause, arborant un sourire sincère et paternel. « Voyez-vous ce qu'il se joue ici-bas, petit seigneur ? Percevez-vous la toile illusoire qui s'étend et s'enlace entre chacun des êtres ici présents ? Avec une analyse raisonnée, vous pourriez bien apprendre deux ou trois choses. »

Sa main libre s'étend au-devant, désignant l'ensemble des groupuscules formés par les discussions vives et secrètes qui se tiennent ici et là.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 02 sept. 2024, 18:56
par Pactole
Dans la salle de réception, Imann posait fièrement à coté de la multitude de plaisirs sucrés qu'il avait proposés.

Il expliquait les processus créatifs et les techniques employées aux convives qui le questionnaient. Plus que des compliments, il se délectait d'avantage des visages dessinant l'extase de la surprise agréable.
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 02 sept. 2024, 11:16
Encore une fois, tu t’es surpassé, mon garçon," commente Osian en jetant un regard admiratif aux délicates pâtisseries ornant la table, dont la Marquise. “Cela promet de rendre la soirée plus agréable, n’est-ce pas, Gunmar ?"
Imann remercia respectueusement Osian, le compliment lui allant droit au cœur.
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 02 sept. 2024, 11:16
Et comment !" s'exclame le vieux guerrier, les yeux brillants de gourmandise. Tous deux semblent être parmi les rares à ne pas s'inquiéter du sourire énigmatique d'Imann, probablement parce qu'ils le connaissent depuis l'enfance. “Au fait, n’hésite pas à glisser quelques laxatifs dans un coin. Avec ça, la soirée deviendrait bien plus divertissante."
A la proposition de Gunmar, Imann avait élargi son sourire et son regard s'intensifia dans ce qui semblait être un défi accepté.
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 02 sept. 2024, 11:16 Osian et Gunmar répriment un rire complice, comme deux adolescents défiant les marques du temps sur leurs cheveux blanchis et leurs visages ridés. Mais Osian, sans perdre son sourire, se ressaisit rapidement : 

Il plaisante, Imann. Sérieusement …"
"Bien entendu monseigneur." Répondit Imann dans une inclinaison respectueuse.

Au départ des deux hommes, une noble qu'il ne connaissait pas vint lui exprimer sa déception. Elle regrettait que ses enfants n’eussent été là pour découvrir tant de merveilles. Imann ne manqua pas l'occasion de sortir une poignée de friandises de la poche droite de sa blouse blanche et bleue.

Il s'agissait de coques sphériques en sucre dur aromatisées aux agrumes et emballées dans des papiers iridescents. Ces confiseries contenaient en leur centre un liquide légèrement acidulé ainsi que du sucre pétillant qui faisait toujours son petit effet.

Imann les tendit délicatement en direction de la noble.

« Pour vos enfants. » proposa Imann sur un ton enjôleur, le sourire jusqu'aux oreilles.

Cette dernière accepta, puis... son regard se fixa en détail sur le visage d'Imann dont les paupières ne s'étaient toujours pas fermées. S'en suivi un moment de flottement qui semblait interminable.
L' on pu voir le visage de la noble devenir blême avant de la voir partir précipitamment, comme fuyant une crainte immatérielle.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 02 sept. 2024, 22:47
par Encres Nomades
L’élégante et imposante stature de Nicolò Varykino s’immisce dans le champ de vision de la Musicienne lorsque la Marquise Kaeda Lycaeus et sa fille Orla entraînent leur fidèle cour, franchissant ainsi la distance qui les sépare de leur hôte. Derrière l’hypocrite d’un sourire, le venin d’un regard, le désabusé d’une posture – que Siltaar ne manque pas de noter - les têtes s’inclinent, les échines se voûtent sur l’autel obséquieux de ces hommages protocolaires. Vient son tour de présenter ses respects à l’Héritier de la Maison Varykino qu’elle salue d’un hochement de tête courtois avant qu’une œillade tacite dédiée à Orla ne lui permette de briser les maillons invisibles de cette chaîne diplomatique pour s’égailler vers l’impressionnante baie.

Approchant l’arche vitrée d’une démarche à la lenteur faussement nonchalante, Siltaar s’immobilise, son regard rencontrant aussitôt son propre reflet renvoyé par ce miroir dont le paysage nocturne, à l’empyrée chatoyant, lui sert de tain. L’œil critique coule paresseusement sur sa mise à la teinte austère : contrairement au menu fretin babillant en échos dissonants à son ouïe, son choix s’est arrêté sur le port d’un pantalon ajusté et d’un kuraïmoiré au ton de ténèbres. Car la mutique créature, économe en gestes comme en paroles, n'a aucune velléité de fasciner, de tenter, ou de se sentir redoutable. Le large ourlet de ses manches et les pans du vêtement divaguant sur sa discrète poitrine se voient toutefois estampillés de broderies d’argent représentant des cercles stylisés et des figures géométriques. Cependant que son examen dénué de coquetterie se poursuit, ses paupières s’écarquillent d’un dépit modéré pour accuser le tortillon de crin rebelle qui s’est échappé de la masse informe qu’on ne saurait décemment appeler chignon, malgré les mains habiles d’une Dearbhail pourtant rompue à ce type d’obstacle capillaire. Un coup de menton jeté à la face de ce sosie spectral et tandis qu’elle pivote sur ses talons pour s’en détourner ostensiblement, la Dame de compagnie se contente alors de caler ce brandon charbonneux derrière son oreille gauche.

Ainsi s’approche-t-elle à son tour de ce buffet près duquel Imann trône, fier. Si elle ne cherche pas à attirer l’attention du célèbre pâtissier de la Maison Lycaeus, sa tête néanmoins s’incline pour lui dédier un salut de circonstance cependant que ses regards, déjà, s’échappent vers l’estrade sur laquelle sévit la troupe des musiciens, les notes entêtantes de la partition qu’ils exécutent cajolant agréablement son âme d’artiste. Et ses doigts, vierges de toute coupe ou de toute mignardise, de pincer des cordes invisibles sur la nappe immaculée recouvrant la longue artère du buffet.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 02 sept. 2024, 23:21
par Malheur
À peine les invités avaient-ils foulé les quais d’où ils seraient emmenés en bateau vers le lieu de réception, que la Maison Varykino exhibait déjà sa fortune et sa puissance à travers le faste somptueux qui ornait ces lieux. Si certains succombaient à l'émerveillement, d'autres s'en défendaient pour préserver les apparences, quelles qu'en fussent leurs motivations. La procession des embarcations avait bien fini par arriver sur l'île soutenant le somptueux palais de leurs hôtes.

Revêtu d'un suirikirei rehaussé d'une chemise d'officier ornée de quelques décorations militaires, Kaito suivait ses parents et sa sœur. Le temps de la traversée et jusqu'à pénétrer dans le palais, son épouse Eirene Valeria, se tenait à son bras. L'élégance et la grâce de celle-ci se mêlaient harmonieusement à la retenue raffinée de son maintien. Quant à Kaito, bien que son maintien trahît son éducation noble et militaire, il paraissait malgré tout s'abandonner à une attitude plus naturelle. Ses doigts effleuraient à peine le pommeau de l'épée courte qu'il portait à la ceinture, chef-d'œuvre forgé dans les ateliers de Lykos, dénotant peut-être quelques impatiences.

On discernait la tendresse complice de ses gestes envers Eirene, bien qu'elle s'arrêtât à la lisière d'une amitié sincère. Cela suffisait sans doute à tromper ceux qui ignoraient la dimension politique de leur mariage, auquel ils semblaient s'être accommodés sans heurt. Ils échangeaient d'ailleurs à voix basse quelques rares paroles, tandis que Kaito laissait son regard se perdre sur les eaux du lac, assombries par la nuit, mais scintillant encore des mille feux du palais et de la ville.

Peu après, alors que la famille se rassemblait en une procession unie pour rejoindre les festivités, on l'entendit prononcer, un sourire aux lèvres, ces mots : « La sagesse des anciens murmure que même les plus joyeuses célébrations sont des étoiles filantes, vouées à se dissiper dans le silence. Si chaque lumière doit s'éteindre, alors c'est dans la promesse de cette extinction que je trouve mon réconfort. ». En réponse, son épouse et son père esquissèrent un sourire, tandis que sa mère, Kaeda, laissait échapper un léger soupir.

Enfin arrivé dans la grande salle de réception qu'il avait déjà eu l'honneur de fréquenter, il se conforma avec discipline aux exigences de son rang, saluant ceux qu'il se devait d'honorer, suivant ainsi ses parents et sa sœur Orla.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 02 sept. 2024, 23:24
par [LOUPS] Maître du Jeu
Yiajmhat a écrit : 02 sept. 2024, 16:47
Je me réjouis de constater que l'appétence des festivités diplomatiques n'a pas été distillée à parts égales à travers le Monde Connu.
Erik Varykino lève les yeux en direction de Zak'm, une lueur d'intérêt allumant son regard à la fois vif et ironique. Le commentaire de son interlocuteur l'amuse visiblement, et un sourire se dessine sur ses lèvres avant qu'il ne réponde avec un ton mi-sérieux, mi-léger, fidèle à son esprit décontracté :

"Ah, vous avez l'œil. Les grandes manœuvres diplomatiques et autres jeux de pouvoir ne sont pas tout à fait mon domaine de prédilection non plus. Je préfère m'occuper de choses plus... tangibles, disons." Il marque une pause, comme pour jauger la réaction de Zak'm, avant de poursuivre d’un air complice, tout en attrapant une flûte de champagne sur une table proche. "L’ennui, c’est que les festivités officielles manquent cruellement de créativité. Trop de protocole, pas assez de surprises. Mais qui sait ? La soirée est encore jeune, et il suffit parfois d’une étincelle pour tout changer."

Il trinque subtilement avec Zak'm, son sourire s’élargissant. Derrière ce masque de légèreté, on sent chez Erik une conscience aigüe de l'incongruité des cérémonies politiques, et une pointe de défi envers l'ordre établi.

"Je suis curieux, d’ailleurs. Vous aussi, vous préférez éviter la politique ? Ou alors, est-ce que ce sont les plaisirs mondains qui vous attirent ici ? Peut-être même un mélange des deux ?" son ton, délibérément ambigu, suggère une ouverture à la discussion tout en restant détaché, fidèle à son caractère entreprenant et créatif, bien loin des conventions de la Maison Varykino.


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Athis a écrit : 02 sept. 2024, 17:41
Puis elle détourna les yeux, cherchant peut-être la présence du Duc Lorenzo D'Auria. La présence de la maison d'Auria alourdissait considérablement l'aura de l'immense salle de réception et Athis, à l'instar de tous les membres de sa famille, gardait ses sens en éveil.
Le Duc Lorenzo D'Auria se tient un peu à l'écart, comme pour mieux dominer l'espace sans réellement y participer. Sa posture droite et son attitude distante contrastent avec l'effervescence des invités qui se déplacent autour de lui. Il porte une tenue somptueuse, richement ornée de motifs. Son regard perçant balaie la salle, observant chaque détail avec une critique silencieuse, comme s'il évaluait l'ensemble de la réception sous un prisme esthétique et politique.

Autour de lui se trouve une petite cour de fidèles : des artistes et des nobles de la Maison D'Auria et membres de sa cour, tous partageant une expression de dédain implicite envers les festivités et, plus encore, envers les Varykino. Leur mécontentement à l'égard de la position politique de leurs hôtes est palpable, non par des mots, mais par des échanges de regards et des chuchotements presque imperceptibles. Il semble que la Maison D'Auria préfère s'en tenir à une sorte de retrait critique, évitant les discussions ouvertes.


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Comète a écrit : 02 sept. 2024, 18:44
« Vous avez encore grandi, n'est-ce pas messire Caelum ? Vous aurez bientôt la carrure vigoureuse, de quoi intimider vos plus courageux adversaires. » Il marque une pause, arborant un sourire sincère et paternel. « Voyez-vous ce qu'il se joue ici-bas, petit seigneur ? Percevez-vous la toile illusoire qui s'étend et s'enlace entre chacun des êtres ici présents ? Avec une analyse raisonnée, vous pourriez bien apprendre deux ou trois choses. »
Sa main libre s'étend au-devant, désignant l'ensemble des groupuscules formés par les discussions vives et secrètes qui se tiennent ici et là.
Caelum, bien qu'encore jeune, a appris à être réfléchi dans ses réponses, surtout face à des figures aussi respectées que le Docteur Carlyle. Il se redresse légèrement, cherchant à imiter la dignité qu'on attend de lui, mais son côté rêveur et enfantin transparaît toujours dans sa façon de parler. Après avoir écouté Keith avec une attention presque solennelle, il esquisse un léger sourire, plus espiègle que protocolaire, et répond avec la candeur typique des enfants, mêlée à un sens de l’observation inattendu :

"Je n’ai jamais bien compris pourquoi les adultes parlent toujours de choses aussi compliquées. Parfois, je me demande s’ils ne préfèrent pas juste parler pour ne rien dire…" Il marque une courte pause, plissant légèrement les yeux comme il le fait souvent lorsqu'il réfléchit profondément. "Mais vous avez raison. Je vois bien qu’il y a ici plus que des mots échangés. C’est comme… des fils invisibles, n’est-ce pas ? Comme ceux qu’on tisse dans les ateliers pour fabriquer les kuraïmoiré et les suirikirei. J’ai l’impression que tout le monde essaie de tirer sur ces fils, pour voir qui peut en tirer le plus fort sans les casser."

Il penche légèrement la tête, ses yeux bleus brillant de cette curiosité insatiable qu’il ne peut dissimuler.


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Pactole a écrit : 02 sept. 2024, 18:56 Cette dernière accepta, puis... son regard se fixa en détail sur le visage d'Imann dont les paupières ne s'étaient toujours pas fermées. S'en suivi un moment de flottement qui semblait interminable.
L' on pu voir le visage de la noble devenir blême avant de la voir partir précipitamment, comme fuyant une crainte immatérielle.
Gunmar, toujours jovial, laisse échapper un léger rire, ses yeux pétillants de malice :
"Bah, c'est pas la première fois qu'il fait fuir quelqu'un sans même le vouloir ! Labres a trop bien formé ce gosse."

Osian observe avec un sourire à peine retenu le départ précipité de la noble, puis reporte son attention sur la salle. Son sourire s'étire légèrement lorsqu'il aperçoit au centre de la pièce une œuvre qui ne laisse personne indifférent. Il tapote doucement l'épaule de Gunmar en désignant l'imposante sculpture de glace qui trône parmi les convives. Immense et majestueuse, elle capte à elle seule l’attention de tous. Sculptée dans un bloc de glace unique, elle représente une planète, des épées plantées dans sa surface avec une précision qui laisse deviner une maîtrise exceptionnelle. Par un procédé mystérieux, la glace reste intacte, défiant la chaleur ambiante et conservant l’éclat cristallin de la sculpture sous la lumière des lustres.

Autour d’eux, les invités échangent des murmures émerveillés, fascinés par la précision et la délicatesse de chaque détail. Certains s'approchent prudemment, intrigués par la prouesse technique qu'il a fallu pour façonner un seul et même bloc de glace en une œuvre aussi raffinée. Les lames semblent si aiguisées qu’elles pourraient trancher d'un simple effleurement, tandis que la planète irradie une lueur presque éthérée, ajoutant une aura mystique à la scène.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 03 sept. 2024, 00:24
par Yiajmhat
[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 02 sept. 2024, 23:24 "Je suis curieux, d’ailleurs. Vous aussi, vous préférez éviter la politique ? Ou alors, est-ce que ce sont les plaisirs mondains qui vous attirent ici ? Peut-être même un mélange des deux ?"
Ainsi, le basané avait fait mouche. Un rictus s'installe de guingois sur ses lèvres tout juste humides de leur riche bain dans les eaux pétillantes d'une coupe à laquelle il ne prête plus la moindre attention. Rieur certainement, cette expression casse abruptement la façade austère dont il présentait les moulures à qui le dardait en secret ; l'association de malfaiteurs dont il nouait les prémices en compagnie d'Erik Varykino réveillait inévitablement en Zak'm l'adolescent retors qu'il fut autrefois. "Tangibles" répéta-t-il audiblement comme une incitation tacite à en dévoiler davantage, à s'ouvrir à lui par preuve de bonne foi ou aveu d'ennui. Ses prunelles dont la teinte rappelait les aiguilles d'un sapin au plus beau de sa saison s'instillèrent sur les traits autochtones du benjamin de la famille régnante, sachant doser son naturel observateur pour ne pas incommoder la cible passagère de son attention. L'élévation de la coupe dont Erik s'était emparé se paracheva sur le tintement discret que Zak'm lui opposa en trinquant. S'il n'avait pas décelé les espérances chaotiques d'un homme avoisinant aisément son propre âge, l'étranger ne les jugeait pas insensées : les mondanités ne faisaient point partie de ses attributions et surtout, celles de son système d'origine n'avaient guère manqué de faste et d'opulence.

Je ne crois pas avoir un jour assisté à une réception sans remous, néanmoins les précédentes étaient d'un flamboyant bien plus assumé... De là à prétendre que je les évite, je dirais que je compose avec. Si les plaisirs mondains m'attirent ? Croyez bien que je m'adresse à vous avec le couteau sous la gorge, rétorque ce renard du désert dont le cynisme se pare d'un sourire désarmant.

Il feint cependant d'apprécier une nouvelle gorgée de ce précieux nectar qu'il ne goûte pas beaucoup du haut de son palais de réfugié dont la pomme de terre à l'eau et la racine ont constitué la majeure partie du régime jusqu'à présent. Ce faisant, l'œil se promène sur la sculpture transpercée de lames représentatives de la caste de Ginaz dont il s'était sciemment éloigné sous l'aile des maîtres de Voth Prime, la jaugeant avec l'ambiguïté de l'indifférence et du dédain. Sur ce trajet pour le moins longuet, une silhouette crochète son attention une fraction de seconde de trop : un kuraïmoiré charbonneux aux constellations argentées se distingue parmi les convives majoritairement vêtus de couleurs vives ou tout au plus claires. La pâleur du profil qui en surplombe le tombé gracieux lui fait honneur mais n'en ravive pas les tons funèbres. Un sentiment de déjà-vu fustige ses épaules d'un frémissement désagréable qu'il fuit en présentant une dextre déterminée à son voisin de table tout en tournant le dos à cette vision d'un passé désormais lointain, l'invitant à lui serrer la main d'une façon un brin moins protocolaire. De nombreux anneaux dorés cernent les doigts tendus du basané dont la peau bien plus brune se pare pourtant de noires esquisses se glissant sous la manche de son costume taillé, ajusté à sa grandeur notable tandis qu'il surplombe sensiblement le benjamin Varykino. Zak'm fait montre d'assez de sympathie pour ne pas se targuer d'une aura intimidante, plus avenant qu'on ne l'espérerait de qui dénote du paysage social du marquisat.

Zak'm. Accompagnateur officiel, invité de peu de manières dont le palais atrophié ne se prête pas souvent au jeu du festin ou son étiquette.

Présenté de la sorte et en dépit de l'arc courtois de ses lèvres tout juste émues, l'étranger ne manque pas de vouloir engager un nouveau trait d'humour dans son initiative bien plus ancrée dans les échanges environnants. Car ce qu'il disait, il n'appartenait qu'à Erik de l'entendre, tandis que ce qu'il montrait se donnait en pâture à ce que tous pouvaient observer depuis leurs postes. Sœurs du Bene Gesserit, belle-famille et menu fretin pouvaient déployer leurs cils dans leur direction et n'y voir que deux compères à l'entente cordiale. Une façon pour lui de démontrer à sa compagne qu'il déployait les efforts nécessaires à son intégration encore balbutiante dans les sables mouvants de cette scène politique.
Information HRP — Zak'm se prononce "Zakem".

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 03 sept. 2024, 01:43
par Athis
Athis avisait d'un air amusé son jeune protégé, Caelum. Le jeune héritier était en compagnie de Keith Carlyle et la jeune fille était visiblement fière de le voir jouer avec les mots avec autant de maturité qu'avec sa lame. Puis son regard se posa sur le groupe de la maison d'Auria, ostensiblement en retrait de tous les autres. Cette situation n'avait rien de surprenant et il était bien évident que l'enjeu Impérial était un sujet clivant, propre à diviser les Maisons ou aggraver les dissensions latentes.

Saisissant un verre de nectar aux teintes brunes, Athis se fraya un passage jusqu'au Duc Lorenzo D'Auria, bien connu pour son arrogance potentielle. Elle attendit patiemment le moment opportun pour s'incliner devant lui, avec un visage neutre mais amical. Son attitude était naturelle, comme si elle avait utilisé toute son appréhension palpable pour la transformer en une force sereine. Aucune trace d'audace, juste ses yeux noisette comme un reflet de l'âme, témoins peut-être d'une réelle volonté de montrer que sa simple présence devant lui était un pas en avant. Puis, gardant toujours un silence de déférence, elle tourna sa frimousse vers une fresque issue de l'art exceptionnel de la maison d'Auria juste derrière le Duc. Après seulement, elle lui adressa un sourire.

Re: [CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

Publié : 03 sept. 2024, 02:41
par Karasu
Soren a passé un long moment avec les forces de sécurité de la maison hôte au sein de la délégation des hommes du Connétable à arpenter les quais du domaine Varykino et les installations de sécurité du palais de Varys, examinant les détails techniques et abordant les points de convergences dans les pratiques et les procédures qu’ils seront amenés à appliquer de concert. Puis, malgré son envie et ses demandes insistantes de rester à l’extérieur, les groupes composés d’hôtes des forces sécurité locales et d’invités de la délégation Lycaeus se dirigent vers les lieux des festivités. Bon gré mal gré, Soren range donc son carnet une fois ses dernières notes prises et suit ses camarades en soupirant fortement.

Arrivé vers l’entrée de service du palais, la colonne fait une halte dans une zone encore calme avant de rejoindre la foule des convives, en profitant pour vérifier les tenues dans un des vestiaires prévus à cet effet. L’uniforme bleu sombre de Soren semble manifestement fait sur mesure (Et qui produirait une tenue d’apparat dans ce format sans nécessité de toute façon ?) et tombe parfaitement sur l’impressionnante silhouette mais son porteur semble très peu à l’aise dans l’exercice de la représentation diplomatique et il passe un moment à revérifier le positionnement des différentes médailles et autres ornements honorifiques ainsi que l’absence de la moindre tâche ou la présence de l’ensemble des boutons métalliques réglementairement prévus.

Une fois rassuré, il se joint à un des petits groupes qui se forment spontanément et remonte le couloir avec eux en devisant, avançant d’un pas ferme et décidé vers le bruit de discussion et de musique s’échappant de la salle de réception. Son déplacement évoque quelque chose comme un éboulement dans les massifs de Lykos en période de fonte des neiges : si il y a fort à parier que la montagne n’a absolument rien contre vous à titre individuel, s’écarter du chemin des rochers qui déboulent reste l’option la plus raisonnable à choisir vu le caractère irrémédiable et potentiellement violent du choc qui risque de survenir à échéance proche.

Membres du personnel de service comme convives évitent donc par précaution l’imposante silhouette jusqu’à ce que la densité humaine devienne tout à fait conséquente lorsqu’ils débouchent en plein dans les festivités. Largement plus grand que la grande majorité des personnes présentes, le crâne rasé et l’uniforme accentuant encore sa visibilité, Soren est difficile à rater et il décide donc de se décaler dans un des coins de l’immense et luxueuse pièce tout en évitant soigneusement de bousculer qui que ce soit, distribuant les hochements de tête polis et les excuses les plus courtoises possibles. Enfin arrivé vers sa destination, il s’appuie le dos au mur et croise les bras en couvant l’assemblée du regard, s’abstenant de goûter à la nourriture et aux boissons et semblant détailler chaque personne et chaque objet avec soin. Il ne se distrait de sa tâche que pour faire de temps en temps de rapides signes de tête aux autres membres des forces de sécurité pour leur suggérer avec une certaine insistance de retourner dans la zone de service.

Il n’y a en effet pas besoin d’être un grand psychologue pour voir que distribuer des sourires polis à des inconnus qui cancanent et faire la conversation à des notables poudrés n’est pas son activité de prédilection vu comme il limite ces interactions au minimum en tentant certes d’y mettre les formes sans pour autant arriver à masquer totalement un mélange de gêne et peut-être d’agacement.