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Malkinere est une planète au climat tropical sous une mousson quasi permanente permettant à la végétation luxuriante de recouvrir les territoires émergés. Son architecture proche des légendaires pyramides maya se mêle à merveille avec les géants végétaux cernant sa capitale nommée selon ces mêmes traditions : Itzamatul. L'humidité systématique a poussé la population à capitaliser sur le fruit de cette flore. De nombreuses spécialités culinaires sont issues des étrangetés naturelles poussant tant à la surface que dans les innombrables cavernes de cette terre. Les cosses de l'Arbre à Liane qu'ils nomment communément yaquba sont notamment un aphrodisiaque très prisé pour les vertus sensorielle qu'il libère lorsque l'on en ingère la poudre, tandis que les fleurs de tal'oaka - baie semblable au litchi - sont souvent pressées jusqu'à en obtenir un sirop épais et sucré à la base de nombreuses pâtisseries locales. La faune n'est pas moins variée mais fait rarement partie du paysage nourricier, jugés bien trop coûteux à dépecer en raison de la grande majorité de leurs peaux cuirassées. Connue et reconnue pour les vertus curatives de ses plantes grasses, en particulier sur les cas de grands brûlés, la Maison Majeure à la tête de cette planète en exporte le nectar par conteneurs entiers. Son mythe veut que ces longues feuilles épaisses et épineuses poinçonnées de bleu aigue-marine ne poussent que sur les cicatrices de Malkinere, vestiges d'une antique civilisation ayant occupé la planète avant qu'elle ne soit justement rendue à la Nature et l'ayant défigurée de nombreux siècles durant.

Très dépendante de l'effet gravitationnel de ses lunes qui en stabilisent les marées et la météorologie générale, leur nombre s'élève à huit et constitue ce que les Malkiners appellent l'Archipel. Sont comprises : Voth Prime et Voth Posterior, deux lunes arides quasi jumelles, Kankoiter et sa jungle impénétrable, Zeke-17 la gazeuse, Nilvosie et Diogène dont le climat moins humide se prête au jeu du tourisme, Tor'Uqan où s'est développée une industrie de logistique et de transport et enfin Pyrrha la glaciale. Chacune régie par une maison mineure vassale des Kaleel-Nabad essaie de développer tout ce qui peut servir les intérêts de Malkinere. Leurs échanges sont extrêmement fréquents, les navettes n'ayant de cesse de transporter main d'œuvre et matériel d'un côté à l'autre de ces satellites naturels.

Crédits Image : Julian Calle - Artstation.

Les derniers instants de Malkinere en tant que planète ont duré deux années. Deux années durant lesquelles les catastrophes naturelles se sont enchaînées à mesure que les glaciers fondirent et que les raz-de-marée s'intensifièrent sur les côtes habitées. Les pertes furent innombrables tandis qu'habitués aux marées, les autochtones ne s'attendaient pas à des tsunamis d'une telle violence et d'une telle soudaineté. Tous avaient assisté, impuissants, à la destruction de Voth Prime depuis leur ciel étoilé. Un rayonnement rubescent avait réveillé la famille royale qui s'était attendue à un conflit d'envergure entre deux de ses ouailles, mais pas à un tel déferlement...

Sa préférence historique pour la famille Irfaid'n de Voth Prime avait nourri la jalousie dévorante d'autres maisons mineures concourant elles aussi pour une place de maison majeure, au jour où la famille Kaleel-Nabad serait assez puissante pour renverser son propre suzerain. Voth Prime n'était pas leur vassal le plus rentable, pas même le plus ancien, mais de nombreuses rumeurs coururent sur les relations particulièrement diplomatiques entre l'ajaw Aten Sabena Kaleel-Nabad et un prodige vothian dont le nom s'effaça des mémoires. Cette liaison soupçonnée n'eut guère de fruit, quoiqu'elle fut lourdement reprochée à l'ajaw lorsqu'elle fut frappée de la tragédie d'une fausse couche, de son union avec son consort Mavih Dheante.

De cette rupture avec l'orbite naturel de Voth Prime, la planète Malkinere subit de plein fouet le déséquilibre de ses forces. Les cités se désertifièrent avant d'être englouties, lorsqu'elles n'étaient pas simplement rasées de la surface du globe. La population se dispersa, tantôt sur leurs lunes, tantôt dans d'autres systèmes, pour ne laisser ultimement que les représentants de la Maison Majeure perchés sur un pic encore protégé de l'abrupte montée des eaux. Cela ne dura qu'un temps, car lorsque leurs pieds baignèrent dans les eaux chaudes, le temps était venu pour eux de fuir.

Les températures tropicales de Malkinere se prêtent à une grande variété de tenues dont le seul code distinctif demeure de garder les pieds nus, fréquemment tatoués et ornés. Les femmes se parent de longues robes droites dont la toile rigide ne se déforme pas sous les moussons battantes et portent sur leurs épaules de lourds plastrons d'or pur provenant des mines de leurs chaînes montagneuses de moyenne altitude, l'un des rares métaux à ne pas subir les affres des pluies systématiques. Cette préciosité n'est cependant jamais exportée ailleurs que dans leur système de Thelos-III, en raison du caractère quasi sacré de cette ressource exclusivement utilisées pour leurs vêtements rituels.

Leurs banquets sont réputés pour être parmi les plus divers et remarquables de cette partie de la galaxie, ayant un attrait tout particulier pour les plats sucrés-salés qu'ils agrémentent de fruits confits aux saveurs acides, de légumes aux textures inédites et de viandes persillées au goût prononcé. Peu friands des épices fortes, leur nourriture est douce et ravit le palais des invités diplomatiques profitant le plus souvent de leurs meilleurs mets. La grillade de Betmal en est le plus prisé, composée d'un steak fait d'une larve de coléoptère géant dont le parfum avoisine la noisette lorsque cuite à point, et marinée dans une sauce d'agrumes locaux.

Les danses malkiners ont quant à elle traversé le cosmos connu. Sensuelles par nature, elles sont généralement mises en scène sur un miroir d'eau affinant les silhouettes des artistes à mesure d'éclaboussures. Énergiques et souples, elles sont l'apothéose du culte sexuel de cette société polygame. La vulgarité n'y a pas sa place, le feutre des relations s'y voulant aussi privé qu'ailleurs, toutefois il est mal vu de s'accoupler avec un étranger à la planète elle-même. Ainsi, les couples formés d'un Malkiner et d'une Vothiane ou d'une Nilvosienne sont souvent boudés sinon méprisés. Cette relative liberté charnelle n'inclut pas d'orgies, qui sont laissées aux hommes et femmes de basse extraction. Au dehors de la société malkiner, les individus de cette planète sont réputés pour être particulièrement portés sur la chose et même effrontément doués dans le sport de chambre. Les rangs de la haute société galactique comptent nombre de leurs courtisans et maîtresses, faisant partie intégrante de l'attrait politique de cette population extrêmement manipulatrice. Cela n'est guère un secret d'état toutefois, si bien que certaines Maison refusent d'accueillir les ressortissants malkiners de peur de subir les conséquences sociales de faire entrer un loup dans leurs bergeries.

Itzamatul
Crédits Image : Damian Krzywonos - Artstation.

La capitale de Malkinere, où sont reçus tous les dirigeants étrangers et invités de la famille royale. Le palais est le bâtiment le plus haut et est réputé pour comprendre un nombre phénoménal de marches. La population se moque de ce fait en prétextant que ces marches n'existent que pour préserver la ligne de leur ajaw au regard de son appétence pour les banquets. Son architecture se pare de blanc et d'ocre, deux couleurs rarement trouvées à l'état naturel sur une planète faite de jungle et d'océans.

Le Puits Sacré de Nezahual
Crédits Image : Daniel Dana - Artstation.

Ce puits sacré est là où sont ritualisés les morts. Jetés dans ce puits sans fond, ils rejoignent les entrailles de la terre d'où ils ont émergé. L'endroit est savamment gardé par des troupes armées de kindjals et de fusils à fléchettes, tout profane se verra exécuté sans sommation. L'absence de religion dite classique où l'on vénère une déité ne prive pas les Malkiners de traditions fortement ancrées et protégées au péril de leurs vies.

Les Ruines de Tatlamac
Crédits Image : Arthur Gurin - Artstation.

De nombreuses ruines jonchent les mangroves, canyons et jungles de la planète, mais celles du palais de Tatlamac sont les plus visitées. Pillé depuis de nombreux siècles, Tatlamac était le siège d'une précédente dynastie royale ayant dû quitter les environs après un séisme de grande envergure. Cet endroit est prétexté hanté, si bien que les jeunes randonneurs s'adonnent à en explorer les salles vides. Il est cependant soupçonné que toutes les pièces n'aient pas encore été découvertes, et les chasseurs de trésors étrangers cherchent ardemment à en percer les mystères - et bien sûr les richesses.

MAISON KALEEL-NABAD
Planète Malkinere
“ Au cœur de la tempête, nous maîtrisons le vent ”