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Acceptant humblement le poids de cette confession à la saveur inédite que d'aucuns jugeraient peu conventionnelle entre ces deux êtres que le hasard, en maître de l'humour, avait décidé de jeter dans ce coin de l'Imperium, tels deux pions négligeables positionnés sur le même échiquier, Siltaar soupèse mentalement la mesure de cette offre. Pour, finalement, ne pas se gêner ainsi que son hôte le lui a suggéré. L'Artiste cède donc à l'impulsif de sa curiosité, de ce besoin irrépressible, irraisonné, de gratter à la surface de ce sentiment irritant de déjà-vu, de creuser le terreau de cette sensation qui la taraude, ballottant entre attrait et répulsion. Dans un ballet presque symétrique, ses mains s'extirpent de l'abri de ses coudes repliés pour voleter vers le dernier cahier incriminé par son regard avide d'en soutirer la substantifique moelle.
Certes, le Temps a filé. Peu lui chaut au demeurant, du moins ne s'en soucie-t-elle pas tant elle semble absorbée, son attention aspirée par ces crayonnés dévoilant leurs univers aux biomes hétéroclites. Et le Temps file encore au gré de ces errances artistiques qu'elle appréhende, cependant que ce dernier journal se livre à son tour, feuillet après feuillet. Le ton change, l'atmosphère de ces graphies se mâtinant d'une troublante obsession dont la fragrance nostalgique, poignante, ne la laisse guère indifférente. Page après page effeuillée, la cadence de ses doigts fureteurs s'alentit pour s'immobiliser sur le constat d'une découverte qu'elle n'ose tout d'abord exprimer. Le sourcil froncé, la Musicienne rebrousse lentement le fil bruissant de ce folio comme pour confirmer la théorie que son esprit lui a insidieusement soufflée.
— … Voth Prime. prononce-t-elle, tout bas, cependant que son regard d'opale, s'élevant vers le faciès du réfugié, se voit soumis à l'agression des géodes flottant non loin, leur lumière cuivrée irisant sa surface d'effilochées ardentes. Voth Prime-... ? répète-t-elle dans un souffle cassé. Vous êtes originaire de cette lune-... ?!
Une question plus rhétorique que réellement interrogative.
Certes, le Temps a filé. Peu lui chaut au demeurant, du moins ne s'en soucie-t-elle pas tant elle semble absorbée, son attention aspirée par ces crayonnés dévoilant leurs univers aux biomes hétéroclites. Et le Temps file encore au gré de ces errances artistiques qu'elle appréhende, cependant que ce dernier journal se livre à son tour, feuillet après feuillet. Le ton change, l'atmosphère de ces graphies se mâtinant d'une troublante obsession dont la fragrance nostalgique, poignante, ne la laisse guère indifférente. Page après page effeuillée, la cadence de ses doigts fureteurs s'alentit pour s'immobiliser sur le constat d'une découverte qu'elle n'ose tout d'abord exprimer. Le sourcil froncé, la Musicienne rebrousse lentement le fil bruissant de ce folio comme pour confirmer la théorie que son esprit lui a insidieusement soufflée.
— … Voth Prime. prononce-t-elle, tout bas, cependant que son regard d'opale, s'élevant vers le faciès du réfugié, se voit soumis à l'agression des géodes flottant non loin, leur lumière cuivrée irisant sa surface d'effilochées ardentes. Voth Prime-... ? répète-t-elle dans un souffle cassé. Vous êtes originaire de cette lune-... ?!
Une question plus rhétorique que réellement interrogative.

