[CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

[RP] Dans le giron de l'Imperium
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Yiajmhat
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[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 14 sept. 2024, 22:55 Lorsque Zak'm atteint enfin le belvédère, il constate que la situation est encore plus chaotique que ce qu'il avait imaginé. En contrebas, une grande partie de la sécurité est mobilisée autour des jardins pour tenter de maîtriser les flammes et le feu d'artifice qui s'emballe dangereusement. Les détonations rythmiques et les éclats lumineux des mortiers en feu transforment les jardins en un véritable champ de bataille visuel, où chaque explosion projette des ombres mouvantes sur la végétation environnante.

Alors qu'il s'accroche au garde-corps pour observer la scène, son regard perçant finit par accrocher une silhouette familière : celle de l'assaillante en robe violette. Elle court à toute vitesse, sa robe parme flottant derrière elle, et se dirige vers une zone plus touffue des jardins, où de grands buissons et arbres peuvent offrir une couverture. Il est difficile de dire si elle cherche à se cacher ou si elle prévoit de fuir plus loin, peut-être même tenter de rejoindre les eaux à proximité pour disparaître à la nage.

Zak'm sait qu'il n'a que quelques instants pour agir. De sa position surélevée, il pourrait rapidement alerter les gardes postés dans les jardins en criant, espérant qu'ils puissent intercepter la fuyarde. Cependant, le bruit constant des explosions et la panique générale pourraient empêcher ses avertissements d’être entendus immédiatement. Il a aussi une autre option : la silhouette est encore suffisamment proche pour qu'il puisse la poursuivre lui-même. Avec un peu de chance, il pourrait la rattraper avant qu'elle ne se fonde totalement dans les buissons ou disparaisse sous les couvertures d’ombre projetées par le feu d'artifice.

L'adrénaline le pousse à agir rapidement, sachant que s'il attend ne serait-ce qu'un instant de plus, il risque de perdre définitivement cette piste.
Il n'hésite pas un instant et s'élance.

La gorge serrée, le spectacle horrifiant des flammes prenant d'assaut les gardes végétaux et leur contingent de sujets touffus se mêle au souvenir encore vivace d'un autre incendie dévastateur n'ayant rien épargné de son monde natal. Il ne lui était physiquement pas permis de hausser la voix, pas sans laisser passer l'occasion d'attraper cette personne, car le traumatisme encore gravé dans chaque fibre de son corps le gardait d'opter pour la piste la plus sûre. Dévalant les marches quatre à quatre, Zak'm prend son élan dès le dernier degré afin de poursuivre l'assaillant. Le veston tâché de sang qui occupait son avant-bras chute sur le gravier clair d'un parterre encore proprement tenu et que les mortiers n'avaient pas défiguré, récupérant ainsi toute l'amplitude de ses mouvements. Son costume bien assez léger en comparaison du cuir rigide de son armure traditionnelle lui garantit une course à peu près optimale, n'hésitant pas à faire du saut de haie si d'aventure il lui était possible de réduire encore la distance le séparant de sa proie.

L'adrénaline percute ses tempes selon une entêtante partition, réduit son champ de vision obnubilé par l'image de cette silhouette furtive cherchant à se dissimuler parmi les arbres majestueux. Soupçonneux de ses intentions de quitter cette vêture tape-à-l'œil au profit d'un vêtement plus discret et près du corps sous l'auvent d'une épaisse canopée, la motivation du réfugié n'en est que plus enivrante. Ses poings prennent en étau l'air tiédi par les vagues calorifères du brasier, incapables de trouver dans leurs aveugles errances sur les nappes soyeuses du banquet la moindre arme potentielle. Tant pis. Il devait faire la paix avec l'idée de combattre à mains nues, si la situation en arrivait là.
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Athis
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Comète a écrit : 14 sept. 2024, 23:09 Keith est extirpé de la cohue généralisée avec fermeté et précision par un agent de la sécurité. Il se laisse faire, plaçant sa confiance en cette femme qui préserve son sang-froid malgré l'anarchie complète. Il acquiesce d'un hochement de tête lorsqu'elle lui dit qu'il ne doit pas rester là. Keith se laisse guider jusqu'à Athis Oryndel qu'il retrouve dans un état assez similaire au sien. Puis la femme de la sécurité les conduisant jusqu'à l'élévateur devant les mener à la baie médicale, le scientifique zigzague à travers la foule en panique comme suivant sa propre mère. Tout ce tumulte le laisse pantois.
Athis, adossée à la lumière blafarde de l'ascenseur, se laissa glisser jusqu'à se retrouver assise, démunie de toute force, comme dans une fin du monde intérieure. De Keith Carlyle elle partageait une soif de savoir sans limite, aussi elle suivait ses travaux avec curiosité, ne manquant jamais de s'enquérir de ses avancées scientifiques. Mais présentement, son regard était vide comme la mort. La jeune diplomate ressemblait plus à une mendiante, avec sa robe mal coupée, ses pieds nus, sa lèvre fendue et ses cheveux en pétard de circonstance.
Comète a écrit : 14 sept. 2024, 23:09 Les portes de l'ascenseur se ferment devant la jeune diplomate et le docteur Carlyle. Ses yeux gris-bleu sont figés dans le néant l'espace de quelques instants, comme si son esprit s'était perdus dans les méandres de ce déferlement de désordre.
Soudain, perdant complètement son flegme habituel, il hurle : « Mais qu'est-ce que c'est que ce foutoir ?! Bordel de merde ! »
La malédiction du désordre ayant été exorcisée par ces paroles familières et vulgaires, Keith réassemble les pièces du puzzle de sa psychée et tourne son visage vers celui d'Athis. Il a l'air à la fois navré et prévenant.
« Pardonnez-moi. Est-ce que tout va bien, damoiselle Oryndel ? »
Un court silence. Puis elle répondit du bout des lèvres, comme ailleurs.
— Docteur Carlyle... est-ce que... est-ce que vos enfants sont en sécurité ?
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Le docteur Carlyle a toujours apprécié l'intérêt d'Athis Oryndel pour ses travaux. Il aime partager et transmettre son savoir mais surtout, ce sont les esprits curieux et passionnés qu'il admire.

À présent, il observe la jeune diplomate en détails et comprend qu'elle a traversé quelques épreuves. Keith se laisse glisser à son tour à côté d'elle pour le reste de la descente.

Il lui répond : « Dieu, que je l'espère... L'Adjoint Gunnar m'a fait le rapport d'une tentative d'enlèvement à l'encontre de Sélune et de mon épouse. Il m'a interrogé. Et depuis le début de la soirée où elle m'a quitté pour les jardins, je n'ai toujours pas vu ma famille. »

Keith passe une main dans sa barbe, en pleine réflexion.

- Et vous damoiselle Oryndel, que vous est-il arrivé ? Vous n'êtes pas blessée j'espère ?
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Athis a écrit : 15 sept. 2024, 02:17 Un court silence. Puis elle répondit du bout des lèvres, comme ailleurs.
— Docteur Carlyle... est-ce que... est-ce que vos enfants sont en sécurité ?
Comète a écrit : 15 sept. 2024, 10:22 - Et vous damoiselle Oryndel, que vous est-il arrivé ? Vous n'êtes pas blessée j'espère ?
Lorsque Keith et Athis émergent de l'ascenseur, c'est un tout autre monde qui les accueille. Les couloirs des sous-sols, immaculés et baignés d'une lumière apaisante, contrastent fortement avec le chaos qu'ils viennent de quitter. L'atmosphère est réconfortante, presque sereine, malgré l'agitation palpable.

Alors qu'ils avancent, ils passent devant la baie médicale, où une intense activité règne. Des médecins et des infirmiers s'affairent autour des blessés, certains invités en mauvais état, allongés sur des civières ou des lits d'appoint. L'odeur aseptisée et le murmure des conversations médicales créent un sentiment d'urgence maîtrisée, mais la vue des corps souffrants rappelle brutalement la violence de ce qui se déroule à l'étage supérieur.

Un membre de la sécurité les guide rapidement, les entraînant dans une petite pièce attenante, plus tranquille, qui sert de salon de repos. C'est un espace plus intime, aux meubles confortables, où quelques invités en attente semblent chercher un semblant de répit. À l'intérieur, une scène plus rassurante se dévoile : Salistra et Orla sont assises, discutant à voix basse, leurs visages sérieux et tendus. Malgré la gravité de leur conversation, elles paraissent garder le contrôle. Un peu plus loin, sur un canapé moelleux, les enfants sont endormis, paisibles comme s'ils étaient à mille lieues du tumulte de la soirée. Leurs respirations régulières et leurs petits corps détendus offrent une image presque surréaliste au milieu de cette ambiance tendue.

Salistra, bien que toujours furieuse, semble tenir sa colère en laisse, ses poings serrés trahissant son humeur bouillonnante. Orla, de son côté, reste concentrée, ses yeux plissés, probablement en train de réfléchir à la suite des événements.
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Yiajmhat a écrit : 14 sept. 2024, 23:40 L'adrénaline percute ses tempes selon une entêtante partition, réduit son champ de vision obnubilé par l'image de cette silhouette furtive cherchant à se dissimuler parmi les arbres majestueux. Soupçonneux de ses intentions de quitter cette vêture tape-à-l'œil au profit d'un vêtement plus discret et près du corps sous l'auvent d'une épaisse canopée, la motivation du réfugié n'en est que plus enivrante. Ses poings prennent en étau l'air tiédi par les vagues calorifères du brasier, incapables de trouver dans leurs aveugles errances sur les nappes soyeuses du banquet la moindre arme potentielle. Tant pis. Il devait faire la paix avec l'idée de combattre à mains nues, si la situation en arrivait là.[/justify]
Alors que Zak'm s'élance avec détermination à la poursuite de la silhouette violette, ses sens focalisés sur la chasse, des gardes surgissent soudainement des buissons environnants, l'encerclant avec une rapidité effrayante. Leurs visages sont fermés, déterminés, et leurs armes braquées sur lui.

— "Arrêtez ! Ne bougez plus !" ordonne l'un d'eux, l'arme pointée droit sur Zak'm. Les gardes semblent le prendre pour un agresseur, et lorsqu'ils remarquent le sang maculant son veston, leurs soupçons se confirment. "Il a du sang sur lui !" lance l'un des hommes en arme, resserrant sa prise sur son fusil. "C'est sûrement l'attaquant !"

Deux des gardes avancent pour le maîtriser, leurs visages fermés par une résolution implacable. Zak'm ouvre la bouche pour protester, mais les mots se coincent dans sa gorge. Tout son corps est encore en alerte, prêt à poursuivre la silhouette violette qui, pendant ce temps, s'échappe sûrement. C'est à ce moment précis que Dearbhail, surgissant de nulle part, fend la nuit avec la même énergie. Son cri retentit avec une clarté qui coupe court à toute confusion.

— "Non ! Ce n'est pas lui ! L'agresseur du Comte était une femme ! Une femme en robe violette !"

Les gardes s'arrêtent, leurs regards se croisent brièvement. Ils hésitent un instant, l'un d'eux regarde Dearbhail, puis Zak'm, puis à nouveau le sang sur ses vêtements.

— "C'est pas lui ?" demande l'un des gardes, visiblement déconcerté.

— "Non, idiots !" réplique Dearbhail avec une pointe d'exaspération. "La vraie coupable s'enfuit en ce moment même. Vous l'avez laissée passer !"

Comprenant leur erreur, les gardes relâchent leur emprise sur Zak'm et se tournent aussitôt pour se lancer à la poursuite de la fuyarde. Mais déjà, ils peuvent voir à l'horizon que la silhouette violette a pris de l'avance. Lorsqu'ils atteignent les falaises de l'île, c'est trop tard. La fuyarde a disparu, sans doute déjà en train de fuir par l'eau. Les gardes échangent un regard dépité, réalisant que leur proie leur a glissé entre les doigts. Dearbhail vient près de son compagnon, prévenante :

— "Tout va bien ?"
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Dehors, l'agitation continue, mais avec un autre genre de tension. Le feu d'artifice, enfin maîtrisé, n'est plus qu'un souvenir de désastre. Les flammes ont ravagé une grande partie de la pelouse autrefois impeccablement verte, réduisant le gazon en cendres et créant une atmosphère de désolation sous les lumières mourantes du ciel. Les artificiers, qui auraient dû être les artisans de cette fête, sont escortés avec force par la sécurité, leurs visages rouges de colère. Ils protestent vigoureusement, clamant leur innocence avec véhémence. Leurs cris trahissent une véritable frustration, affirmant qu’ils ont eux-mêmes été trompés, victimes d’un sabotage dont ils ignorent la source.

La salle de réception, autrefois fastueuse et remplie de rires et de musiques, se transforme peu à peu en une scène de chaos organisé alors que les agents de sécurité prennent le contrôle de la situation. Les invités sont rapidement escortés vers les sorties, leurs protestations mêlées de confusion étouffées par l'autorité implacable des gardes. Personne n'est autorisé à revenir dans la grande salle, chaque tentative de revenir sur ses pas étant aussitôt bloquée. Les gardes forment un mur humain, ordonnant calmement mais fermement l'évacuation.

Dans un coin plus calme, Osian, le médecin de la Maison Lycaeus, s’active encore autour du Comte Dorian Varykino. Par miracle, il a réussi à stabiliser le blessé, et après des instants de stress intense, le Comte semble maintenant hors de danger. Dame Althea, visiblement soulagée, et leurs deux fils aînés, le soutiennent délicatement tandis qu'il s’installe dans un fauteuil pour reprendre son souffle. Le teint pâle mais les yeux ouverts, Dorian semble revenir peu à peu à lui.

Osian, cependant, n'a pas de répit. Son visage porte déjà l'ombre d’une autre tragédie. Rapidement, il se détourne du Comte pour aller retrouver Gunmar, le maître d’armes de la Maison. Mais lorsqu’il s’agenouille à ses côtés, le regard du médecin se fait sombre, et ses épaules s’affaissent légèrement. La conclusion est visible sur son visage avant même qu'il ne dise un mot : Gunmar est mort. L’émotion frappe Osian de plein fouet, ses yeux s’humidifient tandis qu’il tente de contenir sa peine. Son ami, son compagnon d’armes, a succombé à ses blessures. Kaeda, sentant la lourdeur de cet instant, s’approche doucement et pose une main réconfortante sur l’épaule de son mari. Le silence règne autour d'eux, et Osian laisse un court instant de tristesse l’envahir, conscient du poids de cette perte.

Non loin de là, Siltaar et Eirene, toujours en surveillance de l’homme aux mille bagues, voient arriver un groupe de gardes qui les soulage enfin de leur fardeau. Le conspirateur, solidement maîtrisé, est emmené, ses mains liées. Alors qu'il passe près d'eux, son regard se fige dans une haine brûlante, dirigée sans équivoque vers le ventre arrondi de la Comtesse Nyrion. Il devient évident que sa cible était Elara elle-même, ou plus précisément, son enfant à naître. La Comtesse, les larmes aux yeux, traverse la pièce d'un pas hésitant pour rejoindre Siltaar. Avec une émotion débordante de reconnaissance, elle prend ses mains et les embrasse, incapable de dire quoi que ce soit, mais transmettant dans ce geste toute sa gratitude.
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Dahey a écrit : 14 sept. 2024, 10:36
Dans le coin entre la porte extérieure et celle de la grande salle de réception juche sur ses trois pieds un magnifique exemple de console au style varysien typique. Ce fut le plus proche refuge qu'Hugo trouva quand le spectacle, qui lui avait déjà provoqué une crise, vira à l’agression caractérisée propageant sa panique à l'ensemble des convives. Là sous le petit mobilier, le mouvement lancinant des épaules répond en cadence à la litanie du ahanement éteint dans le brouhaha général, tandis que les paumes des mains oppressent les tempes blanchies sous l'effet.
Entre Hugo et les quidams stupéfaits du petit salon, l'indifférence semble partagée.
Eirene, un peu plus en retrait, observe la scène. Elle décide de s'éloigner discrètement, ses yeux parcourant les ruines de la salle de réception, maintenant vidée de ses invités et défigurée par le chaos. C’est alors qu’elle aperçoit Hugo, recroquevillé dans un coin. Il semble perdu, le regard vide. Eirene s'approche avec prudence, ne voulant pas le brusquer.

— "Hugo," murmure-t-elle avec une douceur rare dans cette nuit d’horreur. "Venez, c'est fini. Nous avons besoin que vous reveniez à vous."

Elle lui parle doucement, cherchant à le ramener à la réalité.
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[LOUPS] Maître du Jeu a écrit : 15 sept. 2024, 11:35 Alors que Zak'm s'élance avec détermination à la poursuite de la silhouette violette, ses sens focalisés sur la chasse, des gardes surgissent soudainement des buissons environnants, l'encerclant avec une rapidité effrayante. Leurs visages sont fermés, déterminés, et leurs armes braquées sur lui.

— "Arrêtez ! Ne bougez plus !" ordonne l'un d'eux, l'arme pointée droit sur Zak'm. Les gardes semblent le prendre pour un agresseur, et lorsqu'ils remarquent le sang maculant son veston, leurs soupçons se confirment. "Il a du sang sur lui !" lance l'un des hommes en arme, resserrant sa prise sur son fusil. "C'est sûrement l'attaquant !"

Deux des gardes avancent pour le maîtriser, leurs visages fermés par une résolution implacable. Zak'm ouvre la bouche pour protester, mais les mots se coincent dans sa gorge. Tout son corps est encore en alerte, prêt à poursuivre la silhouette violette qui, pendant ce temps, s'échappe sûrement. C'est à ce moment précis que Dearbhail, surgissant de nulle part, fend la nuit avec la même énergie. Son cri retentit avec une clarté qui coupe court à toute confusion.
Les quelques mètres parcourus s'arrêtent soudain de défiler. Les talons de Zak'm s'enfoncent dans le gravier qui s'amollit sous son pas lourd et manque de le faire trébucher, mis en joue par un fusil surgissant d'un arbuste. D'autres bruissements de feuillage malmené se font entendre autour de lui mais sa nuque raidie par l'obsession qu'il voue à cette silhouette coupable ne lui autorise pas à balayer la scène du regard, et ses pupilles étrécies par ce que son esprit injecte dans ses artères gonflées d'excitation peinent à trouver un point de focale sur l'allure de son assaillant. Si son corps répond spontanément à la menace par deux paumes se hissant mollement au niveau de ses larges épaules, il ne prend véritablement conscience de la bêtise de la situation que lorsque deux hommes s'emparent de ses bras pour les brutaliser et les bloquer contre sa cambrure. Taurin pris en tenaille par ses agresseurs alors que la corrida bat son plein entre ses tempes, le grand étranger capte la tension accumulée dans ses trapèzes et fomente une ruade visant à faire lâcher ses geôliers, son corps secoué d'une impulsion libertaire. Les deux malandrins remuent mais raffermissent leur prise puissante jusqu'à l'en faire grimacer d'inconfort. Cependant sa velléité d'abolir cette captivité se voit aussitôt jugulée par l'approche des fusiliers pointant presque la bouche de leurs canons sous son menton hirsute qui se rehausse, défiant mais contraint.

Il ne parvient guère à articuler de palabre intelligible, mâchoires verrouillées par la bulle dans laquelle il s'était de lui-même enfermé afin d'atteindre sa cible maintenant éloignée derrière les barreaux végétaux de sa prison de fortune. Un gâchis. Un énième gâchis. Seul un grondement s'extirpe de sa gorge sèche et tandis que les mortiers d'artifices tarissent leur cacophonie assourdissante, le hurlement clair et encoléré de sa compagne gratte son tympan d'un sentiment d'urgence renouvelé. Zak'm pivote le chef à défaut de pouvoir se mouvoir à son aise, et une confusion s'installe parmi ce qu'il remarque comme étant une assemblée de gardes. Sa critique percute son esprit bien plus vivement qu'il ne sait l'exprimer alors que petit à petit, la tension électrisant ses épaules se relâche au profit d'une question capitale. Ce n'était pas lui ? Bien sûr que ce n'était pas lui ! L'adrénaline laisse place à l'exaspération lorsqu'il récupère l'usage de ses bras coincés d'un geste brusque que les gardes ne sauraient lui imputer à mesure qu'ils partent au compte-goutte au-delà des jardins. S'il se moque de l'identité de ses braconniers du dimanche, son regard se perd sur l'horizon découpé de falaises ayant profité à l'assassin.

Trop tard. La colère bout sous sa peau d'ébène et contraste avec la gelure délicate du toucher féminin venu lui apporter un peu de réconfort. Il soupire son mécontentement, étouffe tant bien que mal la rage explosive qu'il se sait aisément nourrir et dont l'âtre gémit entre ses côtes et fait rouler ses épaules endolories par le traitement des gardes.

... Oui, tout va bien, mais ils ne la retrouveront pas ! À quoi ils s'attendaient putain, quelqu'un d'encore plus évident que moi ? Une pancarte ? Quels sombres enfoirés ! maugrée-t-il en abolissant la barrière de la correction là où personne d'autre n'espérait les entendre, tendu par l'absurdité de la situation. Rentrons, il n'y a plus rien à faire ici.

Capitulant devant cet échec frustrant, il rebrousse chemin sans une gestuelle tendre à l'égard de sa concubine qui ne saurait s'attendre à mieux de sa part. Le caractère magmatique du réfugié était une chose avec laquelle elle composait depuis des années, contrastant durement avec son naturel froid et retenu, une opposition qu'elle était en mesure de gérer sans le moindre mal. Dans sa volte-face, ses doigts captent la soie du veston chiffonné au sol et le tannent un instant pour en chasser les saletés avant de le balancer nonchalamment sur son épaule. Ainsi il rumine jusqu'à atteindre l'issue de la salle de bal dont l'intérieur condamné par des cordons de soldats les forcent à rejoindre le restant de la cohue de convives. Un véritable fiasco.
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Comète a écrit : 15 sept. 2024, 10:22 Le docteur Carlyle a toujours apprécié l'intérêt d'Athis Oryndel pour ses travaux. Il aime partager et transmettre son savoir mais surtout, ce sont les esprits curieux et passionnés qu'il admire.
À présent, il observe la jeune diplomate en détails et comprend qu'elle a traversé quelques épreuves. Keith se laisse glisser à son tour à côté d'elle pour le reste de la descente.
Il lui répond : « Dieu, que je l'espère... L'Adjoint Gunnar m'a fait le rapport d'une tentative d'enlèvement à l'encontre de Sélune et de mon épouse. Il m'a interrogé. Et depuis le début de la soirée où elle m'a quitté pour les jardins, je n'ai toujours pas vu ma famille. »
Keith passe une main dans sa barbe, en pleine réflexion.
- Et vous damoiselle Oryndel, que vous est-il arrivé ? Vous n'êtes pas blessée j'espère ?
Une ombre de sourire, un petit souffle nasal, Athis laissa tomber sa joue sur l'épaule du puissant docteur.
— Et bien... on peut dire que pour la tentativement d'enlèvement, j'étais au premières loges. Je vais bien, vous en faites pas.

Bientôt, ils s'engagèrent dans l'atmosphère plus apaisée des couloirs des sous-sols, malgré l'agitation du centre médical. Surtout, immense soulagement, Orla et les enfants étaient bien en sécurité.
Puis elle sourit à l'attention de Keith, libérée du fardeau de l'inquiètude.
Dernière modification par Athis le 16 sept. 2024, 00:05, modifié 1 fois.
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Keith a un bref sourire lorsque la jeune Athis pose sa joue contre lui. Il hoche doucement la tête et n'en demande pas plus sur les événements. L'élévateur finit sa descente et le scientifique se relève doucement, puis il aide la diplomate à se lever à son tour.

Ils parcourent ensemble, silencieux et inquiets, les alentours de la baie médicale. Le lieu est bondés de spécialistes affairés à gérer les blessés. Finalement, un agent de la sécurité les conduit rapidement jusqu'au salon de repos. Et là, le cœur du docteur Carlyle se décontracte. Il apperçoit l'héritière de la Maison Lycaeus et son épouse la dame Salistra en compagnie des bambins, confortablement endormis et libérés du chaos s'étant emparé du palais. Des perles humides ruissellent silencieusement de son visage marqué. Keith affiche un sourire rassuré mais timide. Il se retient de se jeter sur Hélios et Sélune pour les prendre dans ses bras, de peur de les réveiller. Il s'approche alors d'Orla Lycaeus et de sa femme.

« Ma Dame. » Dit-il en saluant d'abord la fille de la Marquise, s'inclinant respectueusement. Puis ses yeux gris-bleu se plongent dans les perles argentés de sa conjointe Bene Gesserit. « Salistra. Je... J'étais terrifié. Quoiqu'il se soit passé à l'extérieur, car l'on ne m'en a pas conté les détails, et même si je sais que vous n'avez fait cela que par amour pour nos chérubins, merci infiniment d'avoir veillé sur eux. » Il marque une pause le temps de chasser ses larmes à l'aide du pouce et de l'index.

« Vous comptiez sur moi pour vous faire un rapport des événements de la Grand-Salle. Eh bien sâchez simplement que c'est la Bérézina. Tout ce qu'il m'a été possible de constater, c'est que les feux d'artifices ont tourné au cauchemar et qu'il règne un désordre sans précédent dans tout le palais. Avant que ne se déclare ce tumulte, six femmes de votre École ont pénétré la structure sans annonce, ni escorte. L'Adjoint Gunnar m'a interrogé pour tenter de comprendre pourquoi l'on avait tenté de vous enlever vous et Sélune. Et j'avoue ne pas avoir le moindre indice sur la question. Quelle que soit la suite des événements, je refuse catégoriquement que nous soyons séparés. »
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