[RP OUVERT] La méditation d'Athis | Clôturé

[Athis]

Décontenancée, attristée, bouche bouche bée... Athis fut totalement désarçonnée par la réaction du jeune homme.
Elle décida de s'avancer lentement vers lui pour lui murmurer quelques mots. Soudain, Neylène fit son apparition.
— Oh ! Nedylène ! Bonjour ! Heu... tu... tu nous proposes un petit thé et une anectdote drôlatique ? Moi j'suis partante ! Répondit-elle encore un peu sous le choc de ce qu'elle avait provoqué chez le jeune homme.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Le pas mesuré du mentat Acan Maes martelait de ses bottes le pavement du patio en deux temps. Le talon puis la plante. Les mains jointes dans le dos sa démarche semblait comme toujours, contemplative, curieuse, attentive. Glissant entre les protagonistes, il s’immisça dans la scène sans rien faire pour capter l'attention sur lui. S'abrogeant des courtoises de circonstances, il se contenta de s'avancer mutique vers Hugo en plein désarroi. Il s'autorisa à franchir la barrière invisible de la zone de confort du jeune homme avec la souplesse et la retenue nécessaire pour pénétrer les boucliers. Sa dextre écarta le pan de son suirikirei découvrant son genou quand il s’accroupit face au pupille de Lykos.
- Hugo. Sa voix de basse râpait sur ses cordes vocales - Rappelle toi le premier keishiki. Un...deux...trois...quatre...cinq...six...sept...et huit. Egrena-t-il lentement. - Veux tu essayer de le visualiser ?
Maes resta dans cette position un moment, le bras gauche reposé sur sa cuisse et le droit venant le croiser.
- Mademoiselle Nédylène. Peut-être devriez vous aller chercher une escorte pour notre jeune ami ? Vos distractions "drôlatiques" peuvent être reportées.
Il se releva enfin, déployant sa carrure plutôt massive pour un intellectuel.
- Il y a un enseignement à tirer de chaque événement. Mademoiselle Oryndel, j'aimerai entendre votre analyse à propos de celui-ci. Il s'était placé aux côté de la jeune femme. La tête penché vers elle, la surplombant un peu.

[Anthinéa]

Elle suivit du regard le mentat qui approchait, reculant d'un pas pour lui laisser un peu de plus de place au plus près d'Hugo et d'Athis, se mettant en retrait comme le ferait toute bonne servante.
Ecoutant l'échange, elle hocha la tête apostrophée par Acan Maes reculant d'un pas supplémentaire pour s'acquitter de la tâche demandée.

"Je m'en occupe tout de suite, sire Maes" lâcha t elle pivotant dans le même mouvement pour regagner les couloirs.

Elle était tentée de rester discrètement cachée pour écouter la réponse d'Athis à la question du mentat, mais ce dernier aurait probablement anticipé sa réaction qui était hautement probable, et quitta les lieux en réfléchissant.

Des soldats qu'Hugo connaissaient serait sans doute le meilleur choix pour l'apaiser. Elle remonta les couloirs à la recherche de gardes qu'elle avait déjà vus régulièrement en compagnie du jeune homme.

[Athis]

Athis fut immédiatement alertée par les larmes d'Hugo. Son sourire s'effaça, remplacé par une expression de profond regret. L'arrivée du Mentat et ses paroles la firent se redresser, son visage retrouvant une contenance plus formelle. Elle s'inclina avec déférence, silencieuse, l'écoutant intensément. Elle avait une forme de fascination pour ces êtres, véritables ordinateurs vivants, même si parfois elle aimait s'en moquer un peu, espiègle en diable qu'elle était. Mais l'heure était à la gravité des causes et des conséquences... Elle vit Nedylène s'éclipser, ce qui accentua encore la gêne de la situation.

Lorsque le Mentat lui demanda son analyse, Athis prit un bref instant de réflexion. Ses yeux se voilèrent légèrement, signe qu'elle plongeait quelque part en elle, ce qui ne pouvait échapper au mentat.
— Maître Maes, commença-t-elle d'une voix posée, je réalise que j'ai commis une grave erreur de jugement. J'ai... j'ai projeté mes propres attentes sociales sur Hugo sans prendre en compte ses besoins spécifiques. Mon désir d'interaction et ma curiosité m'ont poussée à ignorer les signes évidents de son inconfort. J'ai ainsi créé une situation de détresse pour lui, ce qui va à l'opposé de mes intentions initiales.

Elle se tourna ensuite vers Hugo, son regard empli de sincérité et de remords.
— Hugo, je te présente mes plus sincères excuses. Je promets de faire mieux à l'avenir et d'être plus attentive... mais n'oublie pas que je suis toujours là si tu as besoin de quelqu'un. Ajouta-t-elle dans un ultime petit soubresaut mutin.

Athis regarda à nouveau le Mentat.
— L'enseignement que je tire de cet événement est double. Premièrement, l'importance cruciale de l'empathie véritable, qui implique de comprendre et respecter les limites des autres, plutôt que de projeter nos propres désirs. Deuxièmement, la nécessité de toujours rester vigilant dans nos interactions, même - et surtout - avec ceux que nous pensons connaître ou comprendre. Elle avait parlé alors de façon totalement analytique, dans une étrange expression presque dénuée d'humanité, contrastant avec ses mots pour Hugo. Elle inclina légèrement la tête.
— Je suis prête à accepter toute conséquence ou sanction que vous jugerez appropriée pour mon comportement, Maître Maes.

[Dahey]

Un...Les pieds glissent à hauteur des épaules, le centre de gravité s'affaisse sous le léger ploiement des genoux. La posture est stable et dynamique. Deux...Les poignets se croisent et se superposent, tracent la ligne médiane du corps, en haut puis en bas. Trois...Le poing se projette depuis le sternum, loin vers l'avant. Tandis que la main revient paume ouverte. La gauche d'abord puis la droite. Quatre...Lentement le poignet cassé reproduit ce parcours. On expire. Puis la paume revient ouverte. On inspire. Main gauche puis main droite. Trois fois...

Ainsi débutait le petit Keishiki, la première forme, la première idée qui chassait peu à peu les angoisses.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

- Le caporal Hugo va rejoindre sa chambre. Qu'on veille à ce qu'il ne soit pas importuné sur le chemin. Ainsi furent les instructions du mentat quand un garde se présenta enfin.

Les bras lâches, les doigts entrecroisés reposaient sur son abdomen dévoilant leur chair rosée qui contrastait avec le teint sombre du reste de l'homme. Il invitait la jeune femme à partager quelques pas, sous le regard paresseux des bannières lupines gardant les points cardinaux du patio.
- Vous comprendrez alors mademoiselle Oryndel, qu'en vérité c'est le jeune Hugo et non moi qui avait besoin que vous fassiez état de vos capacités d'analyse.

[Athis]

Athis hocha la tête, comprenant la subtilité de la leçon du Mentat. Elle suivit Maître Maes, marchant à ses côtés dans le patio. Son visage reflétait un mélange de compréhension et de détermination à apprendre de cette expérience.
— Je comprends, Maître Maes, dit-elle doucement. Je suis vraiment effondrée d'avoir provoqué les larmes d'Hugo...

Elle s'arrêta un instant, observant les bannières qui flottaient doucement dans la brise du soir. Quand elle reprit la parole, sa voix était empreinte d'une vulnérabilité inhabituelle.
— Maître Maes, confessa-t-elle, je dois vous avouer quelque chose. Parfois, cette capacité d'analyse constante... elle m'épuise. Lors de l'attaque récente, mon esprit était assailli de données, de connexions, de possibilités. C'était... écrasant. J'avais l'impression de devenir folle.
Elle serra brièvement les poings, puis les relâcha, comme pour libérer une tension invisible. Je crois que c'est pour cela que j'ai agi de manière si irréfléchie avec Hugo. J'étais... empressée. Désireuse de simplement interagir, sans avoir à tout analyser pour une fois. Mais je réalise que c'était égoïste de ma part.

Athis leva les yeux vers le Mentat, son regard reflétant à la fois sa sincérité et sa détermination.
— Comment puis-je trouver un équilibre, Maître Maes ? Comment puis-je utiliser mes capacités sans me laisser submerger par elles ? Et comment puis-je apprendre à reconnaître les moments où je dois faire un pas en arrière, respirer, être... humaine ?
Sa voix trembla légèrement, mais elle se redressa, prête à écouter les conseils du Mentat.

[Anthinéa]

Après avoir trouvé le garde et l'avoir ramené après des autres pour que le mentat lui transmette ses consignes, escorter Hugo en évitant toute interaction sociale, Nedylène resta bel et bien dans les jardins, mais sans s'immiscer dans la conversation que ce dernier avait avec Athis, demeurant plusieurs mètres en arrière, la ou la jeune diplomate méditait quelques instants auparavant.

Elle profitait un peu de la beauté des lieux, en écoutant bien sûr l'air de rien.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

- Si c'était bien votre désir de suivre la voie diplomatique tout comme votre cousine. La voix du mentat trainait comme le long retrait de la mer sur le sable. - Le bon sens veut que vous n'ayez pas à tout analyser, à tout traiter. Certainement pas toute seule mademoiselle. Acan Maes marqua le pas. De sa dextre qui s'était démêlée de sa position il se désignait.
- Ca c'est ma charge. Et les capacités que présentez, on me les a exacerbées au cours d'un long processus. Face aux questionnements de la jeune femme, il se relevait désormais affable.
- Mon analyse reste inchangée. Votre attachement familial ne vous permettrait pas d'envisager d'être formée. Loin de tout ceci. Maes désigna de manière indéfinie la cour et tout ce qu'il y avait au delà.- Pas plus maintenant que quand vous n'étiez qu'enfant.
Il donna une impulsion nouvelle à leur déambulation, comme pour marquer une progression.
- Néanmoins, je peux vous transmettre quelques moyens méditatif et mentaux pour vous bâtir une sorte de bouclier imperméable à tout ce tumulte qui semble vous assaillir.

[Athis]

Elle si'mmobilisa un instant.
— Un... bouclier mental... Murmura la jeune femme dans une expression aggravant ses traits jeunes. Elle était comme fascinée par les paroles du mentat et bien visiblement elle ne pouvait s'empêcher des les analyser, comme une cascade d'informations ici vitales toutefois. Son visage reflétait un mélange de soulagement et de réflexion profonde.

Elle reprit sa marche aux côtés de Maître Maes, ses pas s'accordant naturellement au rythme du Mentat.
— Je vous remercie, Maître Maes, dit-elle doucement. Votre perspective est... éclairante. Vous avez raison, bien sûr. Mon attachement à ma famille, à Lykos, est profondément ancré en moi. Puis... je n'ai nulle intention d'aggraver mon cas avec ces pensées qui m'assaillent, me brûlent intérieurement, ruinent ma vie. Je sais le poids que vous portez Maître et il est trop lourd pour moi.

Elle marqua une pause, son regard se perdant un instant dans les ombres dansantes du jardin.
— Je suis profondément reconnaissante pour votre offre de m'enseigner des techniques de méditation et de protection mentale. J'accepte avec gratitude.

Athis se tourna vers le Mentat, une nouvelle détermination brillant dans ses yeux. Elle sourit légèrement, une idée semblant germer dans son esprit.
— On commence ?
Athis fit une légère révérence, montrant son respect sincère, mais dans le même temps ses yeux pétillaient comme parfois.
On aurait dit alors qu'elle allait faire la pire des bêtises.