Une tension flottait dans l'air après l'intervention. Bren, pâle comme un cadavre lui-même, tremblait derrière son masque. Quand le faisceau lumineux d'un de ses collègues passa sur son visage, la sueur perlait sur son front, révélant l'ampleur de son malaise. Elle n'avait pas bougée, et ses yeux étaient écarquillés, horrifiés par la scène qu'ils venaient de voir. Caraugh, plus stoïque, mais non moins choqué, murmura :
— "Je crois que je vais devenir végératien après ça…"
L'humour noir de la remarque ne détendit qu'à peine l'atmosphère. Le regard de Bren ne trahissait rien d'autre qu'un profond traumatisme, mais elle acquiesça maladroitement aux questions de son lieutenant.
L’équipe finit par se ressaisir pour continuer leur progression, laissant derrière eux le cannibale assommé. Ils avançaient à travers les couloirs sombres, les armes en main et les faisceaux de lumière balayant les coins et recoins, jusqu'à atteindre la serre. Là, un spectacle grotesque et fascinant les attendait : la source des plantes envahissantes.
La serre, autrefois une simple structure de métal, était maintenant totalement recouverte. Des racines épaisses et sinueuses rampaient sur le sol, tandis que les lianes tombaient des plafonds comme des serpents. Le mur entier disparaissait sous une couche dense de végétation, une masse enchevêtrée qui semblait avoir dévoré l’espace. C’était comme si la nature avait pris sa revanche, envahissant chaque centimètre carré de la pièce, recouvrant tout d'une végétation exubérante et menaçante. Le silence était oppressant, seulement interrompu par le bruissement occasionnel des plantes.
