[CAMPAGNE] L’éclat des lames et l’ombre des intrigues

[Encres Nomades]

Salistra, d'une voix froide et tranchante, ordonne d'un souffle empli de la Voix :

"Lâche-le."

Le pouvoir Bene Gesserit fait son œuvre. La servante, comme frappée d'une paralysie soudaine, relâche immédiatement son emprise sur Hélios. L'enfant, dans un réflexe de survie, se glisse de nouveau sous la haie, échappant de justesse à sa capture. Salistra a réussi à créer une ouverture, mais avec Sélune dans ses bras et Caelum toujours à ses côtés, ses mouvements sont limités. Le temps joue contre elle.

Un léger virage au sein de ces coursives végétales lui fait perdre momentanément sa proie de vue. Une grimace mécontente souillant ses lèvres roses, Siltaar accélère le pas avant de s’arrêter net, figée sur la séquence d’une scène aux atermoiements tendus : la servante, statufiée, comme tenue en respect par la seule volonté d’une dame Salistra, celle-ci tenant ses enfants contre elle, telle la louve redoutable défendant sa précieuse progéniture. Un échange de regard, bref, se fait entre la Réfugiée et la Sœur, cette dernière reconnaissant à coup sûr cette figure au teint de lune enveloppée de l’éternel charbonneux de sa vêture.

Une ouverture.

Aussitôt sa prunelle écarquillée d’un stress notable capte-t-elle la fuite du benjamin, dont elle aperçoit le bout des talons s’agiter encore entre les racines revêches du cordon de haies. D’une foulée preste, la pointe de ses cothurnes mordant le gravier, elle se jette au sol pour agripper l’enfançon fugueur. Et le voici qui, terrifié, se débat, hurle, ses pieds battant l’air, ses menottes griffant la terre morcelée de feuilles sèches et de cailloux. Le cheveu défait, flirtant avec les denses ramilles, la Musicienne peste intérieurement mais tient bon, ses doigts accrochant le tissu fripé du pantalon, et attirant l’effarouché bambin vers elle pour le ceinturer contre son propre corps.

— Hélios. Hélios-… ! répète-t-elle à son oreille sur une note calme. C’est moi. Siltaar. Le garçonnet hoquète à gros sanglots, paniqué, cherchant à se défaire de l’étreinte. Il n’entend rien que les battements affolés de son cœur, il ne voit rien que la peur qui instille son venin en lui. D’un coup de reins tonique, la jeune femme bascule sur son séant, poussant sur ses talons pour glisser loin de la soubrette mentalement manipulée. Calée sur ses fesses, le dos contre le rempart végétal, elle fait pivoter le gamin pour l’obliger à la regarder, le forcer à remettre les traits si particuliers de son visage dans le contexte d’un souvenir familier. Peut-être la replacera-t-il au sein du gynécée, avec pour figure centrale, sa mère à la beauté céleste, et pour fond musical, les rires de sa fratrie… Ou le son d’un insolite instrument dont il aura voulu toucher le bois, tester les cordes. Peut-être. Hélios, regardez-moi. Regardez-moi-… ! Siltaar.

Quoi que gauche, les pouces qui rejettent les billes cristallines roulant sur les joues du benjamin se veulent tendres. Et de le serrer contre elle, sa senestre en garde-fou possessif de ce crâne vulnérable lorsqu’enfin la rétive progéniture se veut la reconnaître et s’apaiser dans son giron. Siltaar, elle, reporte son attention sur Salistra, ses iris se juchant sur le faciès maternel, Hélios en sécurité dans le berceau protecteur de ses bras refermés sur son corps tremblant.

[Dahey]

-Ah... à l'interjection d'ahurissement s'est mêlé cette fois l'expression de l'inconfort face à la situation. Les mains se sont raidies de part et d'autre de sa taille. Hugo semble pris d'une certaine tourmente. Suffisamment pour ne pas percevoir la détonation diffuse provenant de loin, là bas à l'extérieur. Il abandonne un instant la posture du soldat pour redevenir le jeune homme constamment balloté par son environnement. Sous cet effet le menton s'avance alors qu'il s’apprête à répondre à Léopold, respectable membre rapporté de la famille Lycaeus. Mais rien. La bouche est entrouverte. Mais rien n'en sort. Rien de plus que ce phonème initial. Son regard décroche, abandonne. Celui bleuté de l'homme semble attendre plus. Quand enfin, les larges iris marron d'Hugo se raccrochent trouvant une nouvelle prise. Le soldat réapparait du bord du précipice.
- Souhaitez-vous que je vous escorte monsieur Léopold ? Je peux vous raccompagner en bas.

[Anthinéa]

Voyant les preneurs d’otage engagés, elle s’invite alors à cet étrange ballet. Zak’m maitrise manifestement son sujet, à tout point de vue, elle avise la petite diplomate, Athis qui semble en difficulté face à un adversaire coriace, qui semble avoir plus d’un tour dans son sac, et aussi dans sa manche, car l’idée de récupérer ses armes lui travers l’esprit. C’est qu’elle n’est pas mauvaise à ce jeu non plus. Elle se décale sur le coté, et profite qu’Athis l’occupe, tentant manifestement de viser les génitoires de son adversaire d’une ruade bien placée.
On n’arrive pas sans se présenter.
« Bonjour !» dit elle avec un entrain tout à fait insolite vu la situation pour porter un coup sec à la tempe de l’homme, non pour le tuer, mais le sonner, avant de saisir sa tête avec énergie dans l'étau de son bras replié, calée contre son flanc pour éviter les saisies, pour un étranglement sanguin en bon et due forme, pour aider la jeune fille à se dégager, laquelle foncera sans doute vers la labyrinthe une fois libre.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Puis il part en courant avec la subtilité d'un TGV en retard sur l'horaire en direction de la détonation. Il est clair que toute personne qui aurait l'idée saugrenue de se mettre sur son chemin pourrait apprendre sans frais ni licence fédérale à voler sur courte distance.

En traversant les galeries richement décorées, il perçoit à peine les murmures des invités dans la salle de réception. La plupart ne semblent pas alarmés, croyant sans doute que la déflagration faisait partie du spectacle prévu. Ils continuent à boire, rire, et discuter, ignorants de ce qui se trame à l'extérieur. Un contraste frappant avec les gardes qu'il croise, en particulier ceux de la Maison Lycaeus : eux sont plus sur leurs gardes. Certains se tournent vers lui, les sourcils froncés.

Ils s'apprêtent visiblement à bouger, leurs regards interrogateurs se posent sur lui, comme pour demander silencieusement s'il a besoin de renforts.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

C'est alors qu'elle se remémora un enseignement choquant mais décisif de sa courte formation martiale, donnée par un ami de jeu dans son adolescence : "En cas de combat désarmé contre un garçon, pense à ses trois points faibles : les couilles, les couilles et les couilles."

Un mouvement de bassin, un rebond de fesse pour l'élan et elle décocha un coup de talon dans l'entrejambe de son tortionnaire du moment. L'effet escompté, quoique décevant, eut le mérite de l'effet de surprise. L'étreinte se desserra un brin. Elle en profita pour se retourner un peu vers son visage, joues gonflées comme un petit buffle des plaines de Lykos. Elle mit les doigts de sa main directrice, la gauche, en forme de "V". Puis elle visa les yeux.
— Mange... ça !
Impossible de dire exactement si elle avait touché, mais trois choses étaient certaines : elle était libre de ses mouvements, son assaillant hurlait, et elle avait une sorte de gélatine sur son index.

Pas le temps toutefois de considérer la situation, elle reprit sa course vers le labyrinthe...

Voyant les preneurs d’otage engagés, elle s’invite alors à cet étrange ballet. Zak’m maitrise manifestement son sujet, à tout point de vue, elle avise la petite diplomate, Athis qui semble en difficulté face à un adversaire coriace, qui semble avoir plus d’un tour dans son sac, et aussi dans sa manche, car l’idée de récupérer ses armes lui travers l’esprit. C’est qu’elle n’est pas mauvaise à ce jeu non plus. Elle se décale sur le coté, et profite qu’Athis l’occupe, tentant manifestement de viser les génitoires de son adversaire d’une ruade bien placée. On n’arrive pas sans se présenter.

« Bonjour !» dit elle avec un entrain tout à fait insolite vu la situation pour porter un coup sec à la tempe de l’homme, non pour le tuer, mais le sonner, avant de saisir sa tête avec énergie dans l'étau de son bras replié, calée contre son flanc pour éviter les saisies, pour un étranglement sanguin en bon et due forme, pour aider la jeune fille à se dégager, laquelle foncera sans doute vers la labyrinthe une fois libre.

L'assaillant, après avoir reçu un coup dans l'entrejambe suivi d'une attaque directe aux yeux par Athis, se retrouve fortement affaibli et désorienté. Le choc à ses parties sensibles le fait grogner de douleur, et la tentative de piquer ses yeux l'aveugle temporairement, augmentant sa frustration et son désarroi. Son emprise sur Athis se desserre suffisamment pour qu'elle puisse se dégager partiellement. Alors qu'il tente de reprendre ses esprits, clignant frénétiquement des yeux et respirant laborieusement, le coup inattendu de Nedylène à sa tempe le frappe violemment. Sa tête semble résonner sous l'impact, le désorientant davantage. L'étourdissement est immédiat, sa vision se brouille et un vertige le saisit alors que son corps tente de se maintenir debout.

Avant même qu'il ne puisse réagir, Nedylène enchaîne avec un étranglement sanguin bien maîtrisé. La pression exercée sur ses carotides coupe rapidement l'oxygène à son cerveau, provoquant une sensation de panique et d'étouffement. Son corps commence à se débattre instinctivement, mais ses mouvements sont maladroits et désordonnés, le manque d'air affaiblissant sa force et sa coordination. Son souffle devient court et rauque, ses tentatives de se dégager se font de plus en plus faibles.

Sous l'étau implacable de Nedylène, il finit par perdre toute résistance, ses yeux roulant en arrière alors que l'inconscience s'empare de lui. Il s'effondre lourdement, inconscient, tandis qu'Athis, maintenant libérée, se précipite vers le labyrinthe. L'assaillant gît au sol, immobile, son corps lourd respirant faiblement après la confrontation acharnée.

[Pactole]

— "Je… Je sais rien d'autre, je vous le jure ! Je savais pas ce qu’ils préparaient… Je voulais juste vivre !"

Le chambellan se met alors à hyperventiler, son corps se figeant de terreur pure. Puis, soudain, il craque totalement. Dans un éclat de panique incontrôlable, il se fait dessus, comme une ultime manifestation de son incapacité à faire face à la pression implacable de Soren. Ses genoux tremblent, et il tombe presque, incapable de maintenir sa posture face à la tempête d'émotions qui l'assaille.

Quand les cris et la détonation retentissent, les yeux de Soren s'écarquillent de colère et de détermination alors qu'il fixe le chambellan.

-" S'il est arrivé malheur à un des nôtres ... je reviendrai ".

Il se tourne vers Imann.

-" Gère cette sous-merde sinon je vais le tuer ...."

Puis il part en courant avec la subtilité d'un TGV en retard sur l'horaire en direction de la détonation. Il est clair que toute personne qui aurait l'idée saugrenue de se mettre sur son chemin pourrait apprendre sans frais ni licence fédérale à voler sur courte distance.

Soren avait prit la tengeante avant qu' Imann ne puisse répondre.

Le Chambellan semblait soulagé d'être seul avec Imann. Sans doute imaginait il être sorti d'affaire.
— "Je… Je peux avoir l'antidote maintenant ? S'il vous plaît..." Supplia le malheureux.


 "Oh... mais bien entendu. Permettez, je vais vous l'injecter, vos tremblements vous rendraient la tache trop hasardeuse. Découvrez votre bras et tendez le moi je vous pris." Demanda doucereusement Imann en préparant la seringue.

Le chambellan s'exécuta bien volontiers, pressé d'être libéré temporairement du poison.

Imann remplit discrètement la seringue d'air avant de s'approcher du dolent et lui injecta d'un geste précis et rapide dans une artère brachiale.
"Regarde moi!" Ordonna Iman d'un ton autoritaire et glacial.
Le chambellan passa du soulagement à la terreur. Il plongea son regard suppliant dans celui amusé d'Imann. Dans une respiration agonique le pauvre homme porta rapidement la main à sa poitrine avant de lâcher un dernier gasp.
L’embolie gazeuse avait atteint le cœur et provoqué son arrêt.

Le sourire toujours accroché au visage, Imann réajusta délicatement le Chambellan sur la chaise de son bureau en prenant soin de laisser la seringue plantée dans son bras.

Imann quitta la pièce furtivement et se dirigea à pas vif en direction de la salle de réception.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Quoi que gauche, les pouces qui rejettent les billes cristallines roulant sur les joues du benjamin se veulent tendres. Et de le serrer contre elle, sa senestre en garde-fou possessif de ce crâne vulnérable lorsqu’enfin la rétive progéniture se veut la reconnaître et s’apaiser dans son giron. Siltaar, elle, reporte son attention sur Salistra, ses iris se juchant sur le faciès maternel, Hélios en sécurité dans le berceau protecteur de ses bras refermés sur son corps tremblant.

Dans les bras de Siltaar, Hélios est d'abord raide, tremblant de tout son corps. Ses petites mains crispées agrippent nerveusement les pans de ses vêtements, son souffle saccadé trahissant la peur qui l'envahit. Ses yeux écarquillés, brillants de larmes non versées, fixent le vide sans vraiment voir, encore perdus dans l’effroi du moment précédent. Il se débat faiblement, ses pieds battant mollement contre le sol, cherchant instinctivement à s'échapper de cette étreinte qu’il ne reconnaît pas immédiatement.

Puis, au son de la voix de Siltaar, douce mais ferme, l'enfant cligne des yeux, troublé. Il renifle bruyamment, et ses sanglots se font moins violents. Il finit par lever lentement son regard vers le visage familier de la musicienne. Il hésite encore un instant, les traits de son visage tirés par la panique, mais peu à peu, un éclair de reconnaissance traverse son regard Son corps se détend légèrement, ses petits bras s’enroulent finalement autour d'elle, cherchant refuge dans la chaleur rassurante de son étreinte. Il niche sa tête contre sa poitrine, enfouissant son visage dans son épaule, ses tremblements diminuant progressivement à mesure que la terreur laisse place à un fragile sentiment de sécurité.

Pas le temps toutefois de considérer la situation, elle reprit sa course vers le labyrinthe...

Alors qu'Athis fait son entrée dans le labyrinthe, Salistra, d'un geste protecteur mais ferme, pousse doucement Caelum et Sélune vers elle. Ses lèvres ne prononcent aucun mot, mais son regard brûle d'une résolution impitoyable. Athis comprendra immédiatement le message : protéger les enfants, à tout prix.

Caelum, toujours secoué par l’agression qu'il a subie, reste silencieux mais son corps est tendu, crispé. Ses petits poings se serrent autour du tissu des vêtements d'Athis, son nez encore ensanglanté, ses joues rougies par l’effort et le coup qu'il a reçu. Il tente de maintenir une façade de courage, mordant ses lèvres, mais son regard reste fixé dans le vide, comme si l'horreur de la scène précédente refusait de s'éloigner de son esprit. Sa respiration est rapide, presque haletante Il s'agrippe instinctivement à Athis, cherchant un réconfort silencieux qu’il n'ose exprimer.

Sélune, quant à elle, est en état de panique. Ses petits bras entourent désespérément la jambe d'Athis, son visage enfoui dans le tissu. Elle sanglote bruyamment, secouée par des spasmes de peur. Chaque respiration est un sanglot difficilement contrôlé, et elle se blottit contre Athis comme si elle cherchait à disparaître dans ses jupes. Ses petites mains s’agrippent férocement à ses vêtements, et elle refuse de lever la tête, comme si le simple fait de regarder le monde extérieur la terrorisait. Ses pleurs sont entrecoupés de brefs gémissements.

A présent, Salistra, dont l'aura maternelle contraste violemment avec la menace glaciale qu'elle incarne en cet instant, semble tel un spectre de grâce et de puissance, ses mouvements d'une rapidité effrayante, révélant une maîtrise du Prana-Bindu. Presque comme une ombre, elle bondit vers la servante qui, ayant repris ses esprits, tente de sortir un dard caché. L'échange est fulgurant.

« Je me contenterai de ta gamine ! » crache la fausse servante, sa voix chargée de haine et de désespoir.

Mais Salistra, implacable et sans un mot, s’élance. Chaque coup qu’elle assène est précis, chirurgical. La violence monte à chaque impact, un crescendo rapide. La servante se défend avec la férocité du désespoir, mais elle est dépassée. Le corps de Salistra bouge avec une agilité presque surnaturelle, fruit de son entraînement Bene Gesserit. D'un coup puissant, elle frappe son adversaire en plein ventre, la pliant en deux. On pourra entendre le souffle s'échapper des poumons de la servante dans un râle étouffé. Elle tombe à genoux, incapable de riposter. Salistra, sans une once d'hésitation, lui agrippe la tête de ses deux mains, et dans un mouvement aussi rapide qu'implacable ... lui brise la nuque.

Le bruit sec de l’os brisé résonne, marquant la fin brutale du combat. La fausse servante s'effondre, sans vie, tandis que Salistra se redresse, essuyant calmement une mèche de cheveux qui lui barrait le front.

« Pas mes enfants, salope, » elle laisse échapper dans un murmure de rage.

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— Qui vous envoie ?! persifle-t-il sans hausser de trop le ton au regard des potentiels curieux qui pourraient se faire entendre à quelques pas de là, attirés par le coup de feu comme une nuée de papillons à la lueur faseyante d'une lanterne.[/justify]

L'assaillant, surpris par la violence et la précision des mouvements de Zak'm, gronde de douleur lorsqu'il sent le pic à glace s'enfoncer profondément dans sa cuisse. Le choc est brutal, lui arrachant un cri rauque, mais l’instinct de survie prend immédiatement le dessus. Son visage se crispe dans une expression de rage pure, ses yeux se plissant de douleur alors que l’adrénaline envahit son corps, masquant temporairement la souffrance qui s’étend dans sa jambe meurtrie.

D’un mouvement instinctif, il tente de frapper Zak'm de son poing libre, cherchant à le repousser. Mais c’est trop tard. Le bras de l’assaillant est pris dans une clef de bras implacable. Le Vothian, avec une maîtrise redoutable, bloque son poignet et force la pression contre l’articulation du coude. Une douleur fulgurante déchire l’avant-bras de l’assaillant alors qu’il sent son coude se plier dans une direction contre-nature. Un craquement sec, suivi d’un hurlement de douleur incontrôlable, résonne dans le labyrinthe. Le bras de l’assaillant est désormais inutilisable, pendant mollement à son côté, tandis qu’il titube sous le coup de l'attaque.

Son souffle est saccadé, sa vision floue sous l’effet du choc, mais il refuse de s’avouer vaincu. Dans un dernier acte de désespoir, il tente d’utiliser son autre bras pour repousser Zak'm ou s’agripper à quelque chose pour ne pas s’effondrer complètement. Sa cuisse ensanglantée le brûle, chaque mouvement est une torture, mais sa volonté de survie est plus forte que sa douleur.

Quand la question de Zak'm fuse, basse mais impérieuse, l'assaillant, à moitié plié par la douleur, crache au sol, du sang coulant de sa lèvre mordue. Son visage est tordu par la rage et la souffrance.

— ...Tu ne sauras... jamais...

Ses mots sont crachés avec mépris, mais un éclat de détermination traverse ses yeux. D’un geste soudain et fébrile, il parvient à glisser sa main valide vers le pic à glace encore planté dans sa cuisse. Au lieu de tenter de porter un dernier coup à Zak'm, il prend une décision radicale. D’un mouvement brusque, il arrache le pic de sa cuisse, son visage tordu par la douleur. Puis, sans la moindre hésitation, il retourne l’arme contre lui. Dans un geste rapide, il enfonce violemment la lame dans son propre cou. Le sang jaillit immédiatement, éclaboussant le sol tandis que l’assaillant s’effondre sur le sol, ses yeux déjà vitreux.

Dans un dernier souffle, il meurt, emportant ses secrets avec lui.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

-Ah... à l'interjection d'ahurissement s'est mêlé cette fois l'expression de l'inconfort face à la situation. Les mains se sont raidies de part et d'autre de sa taille. Hugo semble pris d'une certaine tourmente. Suffisamment pour ne pas percevoir la détonation diffuse provenant de loin, là bas à l'extérieur. Il abandonne un instant la posture du soldat pour redevenir le jeune homme constamment balloté par son environnement. Sous cet effet le menton s'avance alors qu'il s’apprête à répondre à Léopold, respectable membre rapporté de la famille Lycaeus. Mais rien. La bouche est entrouverte. Mais rien n'en sort. Rien de plus que ce phonème initial. Son regard décroche, abandonne. Celui bleuté de l'homme semble attendre plus. Quand enfin, les larges iris marron d'Hugo se raccrochent trouvant une nouvelle prise. Le soldat réapparait du bord du précipice.
- Souhaitez-vous que je vous escorte monsieur Léopold ? Je peux vous raccompagner en bas.

Léopold, l'air soudainement défait et résigné, laisse échapper un long soupir. Il semble savoir, au fond de lui, que ce silence partagé avec Hugo pourrait facilement se transformer en une révélation douloureuse si celui-ci décidait de parler à Orla. Mais pour l'instant, il préfère éviter de prolonger ce malaise et fait un signe de tête en direction de l'escalier, indiquant qu'il est prêt à le suivre. Il ne dit rien, ses épaules légèrement affaissées, comme s'il portait un poids invisible, quelque chose de plus lourd que la situation présente. Ses pas sont mesurés alors qu'il commence à descendre les escaliers, Hugo à ses côtés.

Lorsqu'ils arrivent près d'une des grandes fenêtres qui laissent filtrer les rayons froids de la lune, un son perce le calme apparent de la nuit : des cris. Nettement audibles, la musique de la salle de réception étant trop loin pour les couvrir, ils percent l'air nocturne avec une intensité brutale, faisant écho à travers les murs de la demeure. Léopold se fige, ses sens en alerte, tout son corps tendu comme un arc prêt à se briser. Il tourne lentement la tête vers Hugo, cherchant dans ses yeux une réponse à une soudaine inquiétude. Sans un mot, son regard pose une question silencieuse : Y allons nous ?

Des cris de douleur résonnent à nouveau.

[[LOUPS] Maître du Jeu]

Imann quitta la pièce furtivement et se dirigea à pas vif en direction de la salle de réception.

Dès qu'il entre dans l'espace lumineux, l'atmosphère festive happe à nouveau Imann, laissant un parfum de mort derrière lui. Les invités, désormais détendus, se déplacent avec plus de légèreté. La nourriture raffinée semble avoir adouci les esprits, et l'alcool coule à flots, amplifiant les éclats de rire et les conversations animées. Les gardes, malgré leur posture vigilante, paraissent légèrement moins tendus, leurs regards scrutateurs se déplaçant au rythme des va-et-vient des serviteurs. Ces derniers, fidèles à leur rôle, continuent leur danse incessante entre les convives, leurs gestes précis et coordonnés ajoutant à l'élégance de la soirée.

Imann repère immédiatement Kaeda, toujours en compagnie de son époux et de Gunmar. Leur présence continue d'ancrer une certaine solennité dans l'assemblée, comme une ombre protectrice des Lycaeus. Kaeda, avec son maintien impeccable, reste proche du Comte et de ses fils, une constante au sein de cette soirée animée. Kaito, le cadet des Lycaeus, se déplace lentement à travers la salle, son comportement indolent dissimulant une vigilance aiguë. Imann sait qu'il est en pleine chasse, surveillant et analysant chaque détail avec une précision redoutable. Sa présence est à la fois menaçante et observatrice. Orla est aussi là, mais semble plus inquiète de l'absence de Leopold et de Caelum, se tordant les doigts.

Au centre de la scène, Eirene est entourée d'invités préoccupés. Elle semble en grande discussion avec la Révérende Mère Beatra, incitant cette dernière à se rendre à la baie médicale. Les hommes de la sécurité, visiblement prêts à escorter Beatra, commencent à se rassembler autour d'elle. Eirene, bien que visiblement inquiète, reste dans la salle, son regard plongé dans une inquiétude qui trahit une confusion sous-jacente. N'étant pas elle même Diseuse de Vérité, elle n'a pas idée de la profondeur de la perturbation qui secoue sa famille.